Le parlement vénézuélien déclare nuls les accords entre gouvernement et compagnies pétrolières internationales

  • AFP
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Le parlement vénézuélien, seule institution contrôlée par l'opposition, a déclaré mardi nuls les contrats signés, sans son accord, entre le gouvernement et les compagnies pétrolières internationales, au lendemain de l'annonce de l'investissement dans un champ pétrolifère du groupe français Maurel et Prom.

Le Parlement "déclare nuls les contrats (....) impliquant des entreprises privées" qu'il n'a "pas approuvés", a indiqué l'Assemblée nationale à l'issue d'un accord adopté en session plénière. Cette mesure intervient après l'annonce lundi, par le président vénézuélien Nicolas Maduro, d'un investissement de 400 millions de dollars du groupe pétrolier français Maurel et Prom dans un champ pétrolifère de l'État de Zulia (nord-ouest).

En 2018, le président a conclu des accords dans les domaines des hydrocarbures et des mines avec des sociétés à capitaux américains et chinois, sans l'autorisation du Parlement, contrairement à ce qu'exige la loi. Nicolas Maduro ne reconnaît pas le Parlement et la Cour suprême (TSJ), réputée proche de l'exécutif, annule toutes les décisions des députés. La TSJ a par ailleurs autorisé le gouvernement à signer des accords sans l'autorisation du Parlement.

L'accord passé avec Maurel et Prom prévoit que le groupe pétrolier français débourse 400 millions de dollars en contrepartie de l'acquisition de 40% de la société mixte Petroregional del Lago, contrôlée par le géant étatique vénézuélien PDVSA et destinée à exploiter le pétrole d'une zone du lac Maracaibo, riche en gisements d'hydrocarbures, selon le ministre du Pétrole Manuel Quevedo. Maurel et Prom avait déjà annoncé mi-octobre avoir signé un contrat avec Royal Dutch Shell pour lui racheter ses parts dans ce champ au Venezuela, une transaction s'élevant à environ 70 millions d'euros.

La production pétrolière du Venezuela est en chute libre, faute de liquidités pour moderniser les infrastructures de PDVSA et des champs pétroliers, alors que le pays est en proie à de graves troubles politiques et économiques. Le pays n'a extrait que 1,17 million de barils par jour (Mb/j) en octobre, contre 2,15 Mb/j en moyenne en 2016, selon des chiffres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) -dont le Venezuela est membre -, qui se fondent sur des sources secondaires.

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