- Connaissance des Énergies avec AFP
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Les cours du pétrole se sont repliés davantage vendredi, après un rapport montrant un affaiblissement du marché du travail américain qui fait craindre une baisse de la demande, avant une réunion de huit membres de l'Opep+ dimanche.
Quelque 73.000 emplois ont été créés en juillet aux Etats-Unis, moins qu'attendu par les analystes, selon le rapport mensuel du ministère du Travail.
Surtout, les créations d'emplois des mois précédents ont été fortement révisées à la baisse, respectivement à 19.000 en mai et 14.000 en juin, soit au plus bas depuis la pandémie de Covid-19.
"C'est un rapport qui change la donne. Le marché du travail se détériore rapidement", a réagi dans une note l'économiste de la banque Navy Federal Credit Union, Heather Long.
L'inquiétude sur l'économie des Etats-Unis, de loin le premier consommateur d'or noir au monde, a directement fait chuter les cours.
Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 2,73% à 69,74 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en septembre, tombait de 2,63% à 67,44 dollars.
Par ailleurs, les investisseurs attendent la décision à venir de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) qui "pourrait bien donner le ton aux marchés pétroliers pour le reste du mois d'août", affirme Han Tan de Nemo.Money, filiale du groupe Exinity.
Le cartel devrait, selon toute attente, augmenter sa limite de production de 548.000 barils par jour pour le mois de septembre.
Le marché observe aussi l'évolution de la relation entre les Etats-Unis et la Russie. Le président américain a menacé de sanctionner la Russie si elle ne met pas fin à la guerre en Ukraine avant la date du 8 août.
Donald Trump avait précédemment évoqué une surtaxe indirecte de 100% sur les pays qui achètent des produits russes, notamment des hydrocarbures, afin d'assécher les revenus de Moscou.
Les exportations de brut russe "vers la Chine sont peu susceptibles d'être affectées", le pays étant un partenaire commercial majeur des Etats-Unis, juge Janiv Shah de Rystad Energy.
Selon lui, "les flux vers l'Inde sont plus à risque". Le locataire de la Maison Blanche a effectivement ciblé l'Inde faisant valoir "peu d'échanges" avec ce pays, deuxième importateur de barils russes après la Chine.