Le pétrole décroche, la Russie écarte une nouvelle baisse de production de l'Opep+

  • AFP
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Les cours du pétrole ont fortement reculé jeudi, déprimés par les déclarations du vice-Premier ministre russe chargé de l'Energie, qui a écarté une nouvelle baisse de production à l'issue de la prochaine réunion de l'alliance Opep+, début juin.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a perdu 2,67%, pour clôturer à 76,26 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance, il a lui cédé 3,37%, à 71,83 dollars.

"Je ne pense pas qu'il y aura de nouveaux changements (à l'issue de la réunion ministérielle du 4 juin), parce que des décisions ont été prises il y a un mois par certains pays concernant des réductions volontaires de production", a déclaré au journal russe Izvestia le vice-Premier ministre Alexandre Novak.

Le dirigeant faisait référence à l'annonce, début avril, de baisses de production par huit membres du cartel Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés de l'accord Opep+), à hauteur de 1,16 million de barils par jour.

"Notre mission n'est pas de gonfler les prix", a affirmé Alexandre Novak, "mais d'équilibrer le marché pour préserver les intérêts des producteurs et des consommateurs."

Les opérateurs s'interrogent depuis plusieurs semaines sur la propension de l'Opep+ à procéder à une nouvelle contraction de ses volumes, après que les annonces d'avril n'ont eu qu'un effet limité pour soutenir les cours.

Ces déclarations contrastent avec celles du ministre saoudien de l'Energie, Abdelaziz ben Salmane, qui avait laissé entendre mardi que l'alliance pourrait de nouveau réduire le débit.

"Le marché pense que l'Arabie saoudite bluffe avec cette baisse de production", a commenté Stephen Schork, de Schork Group.

Pour Edward Moya, d'Oanda, ce couac de communication interroge les opérateurs. "Ce désaccord pourrait augmenter le risque que l'alliance n'éclate", selon l'analyste.

Jusqu'ici, le Royaume a maintenu une relation étroite avec la Russie malgré l'invasion de l'Ukraine.

Selon des données du cabinet Kpler, l'Arabie saoudite importe des millions de barils de produits raffinés russes chaque mois, pour offrir des débouchés à ce producteur sous sanctions.

Dans le même temps, les Saoudiens sont devenus récemment le premier fournisseur de l'Europe en or noir, place jusqu'ici occupée par la Russie.

La perspective d'une offre globale de brut inchangée est à mettre en parallèle avec l'incertitude sur la santé de la demande, souligne Stephen Schork, qui mentionne notamment les chiffres décevants venus d'Europe, où l'Allemagne est officiellement entrée en récession au premier trimestre.

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