- Connaissance des Énergies avec AFP
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Les cours du brut ont gagné du terrain mercredi, poussés par l'annonce de Donald Trump d'un "blocus total" contre les pétroliers sous sanctions se rendant ou partant du Venezuela.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a gagné 1,29% à 59,68 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, a pris 1,21% à 55,94 dollars.
"J'ordonne un blocus total et complet de tous les pétroliers sanctionnés entrant et sortant du Venezuela", a écrit le président américain mardi sur son réseau Truth Social, accusant le président Nicolas Maduro d'utiliser le pétrole pour financer le "narcoterrorisme, la traite d'êtres humains, les meurtres et les enlèvements".
"Cette nouvelle (...) a suffi à redresser le marché", orienté à la baisse depuis plusieurs jours, commente auprès de l'AFP Robert Yawger, de Mizuho USA, qui estime toutefois "qu'il s'agit d'un mouvement à court terme".
Le Venezuela a affirmé mercredi que les opérations pétrolières se poursuivaient normalement et le ministre vénézuélien de la Défense a répondu que l'armée n'était "pas intimidée" par les "menaces arrogantes" de Donald Trump.
Les opérateurs "réalisent aussi que les Vénézuéliens ne produisent qu'environ 900.000 barils de pétrole brut par jour", note M. Yawger.
"Si ces barils étaient retirés du marché, cela ne poserait pas vraiment de problème" pour l'offre, d'autant plus que "selon les projections de l'Agence internationale de l'énergie, nous allons avoir un excédent de 3,8 millions de barils (par jour) en 2026", estime l'analyste.
Cette perspective de surplus fait notamment suite à la hausse des quotas de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) depuis avril.
Toujours sur le front géopolitique, "un accord de paix (entre la Russie et l'Ukraine) pourrait être annoncé à tout moment", estime Yawger.
Une résolution du conflit permettrait potentiellement de lever les sanctions sur Moscou et marquerait la fin des attaques de drones ukrainiens contre les infrastructures pétrolières russes, ce qui remettrait des barils sur le marché et exercerait une pression sur les prix.
Les opérateurs ont aussi accueilli mercredi le rapport de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui a montré une baisse des stocks de brut américain la semaine dernière (-1,3 million de barils).
Ce repli est principalement attribuable à une hausse des exportations par rapport à la période précédente (+16,34%), au plus haut depuis fin janvier.