- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le groupe JERA, premier producteur d'électricité japonais, a annoncé jeudi envisager des achats importants de gaz naturel liquéfié (GNL) issu d'un vaste projet de gazoduc en Alaska, suite à l'accord commercial entre Tokyo et Washington impliquant des achats nippon accrus d'hydrocarbures américains.
Une lettre d'intention signée
Le président américain Donald Trump promeut ce colossal chantier d'infrastructure, au coût estimé à 44 milliards de dollars, visant à transporter le gaz extrait du nord de l'Alaska sur 1 300 kilomètres jusqu'à un port du sud de l'État américain, où il serait transformé en GNL et exporté par navire vers l'Asie, son principal débouché.
Porté par le groupe américain Glenfarne, ce projet, qui devra surmonter des obstacles techniques, ne devrait cependant pas être opérationnel avant 2030 au mieux, selon le calendrier affiché.
JERA et la branche "Alaska LNG" de Glenfarne ont "signé une lettre d'intention pour la vente d'un million de tonnes par an de gaz issu du projet Alaska LNG sur une période de 20 ans", a indiqué Glenfarne dans un communiqué diffusé tard mercredi.
"Cette lettre d'intention offre une plateforme pour un dialogue continu avec Glenfarne, et nous avons hâte d'approfondir notre connaissance du projet à mesure que davantage de détails en seront précisés", a indiqué pour sa part Ryosuke Tsugaru, un responsable de JERA, dans un communiqué distinct jeudi.
Une décision finale d'investissement attendue cette année
L'achat de GNL d'Alaska par le Japon figure dans l'accord commercial nippo-américain signé la semaine dernière à l'issue du bras de fer douanier engagé par l'administration Trump. La déclaration commune précise que Tokyo s'engage à "des achats progressifs et stables" d'hydrocarbures américains "à long terme", et notamment à "étudier un nouvel accord d'achat de GNL en Alaska".
L'annonce de JERA et Glenfarne "constitue une nouvelle étape importante pour le projet Alaska LNG", a déclaré le secrétaire américain à l'Énergie, Chris Wright, cité dans les deux communiqués. Glenfarne a indiqué viser une décision finale d'investissement pour le gazoduc Alaska LNG plus tard cette année, et sécuriser les engagements pour exporter le gaz en 2026.
Le Japon, pays pauvre en ressources énergétiques et fortement dépendant des importations de pétrole du Moyen-Orient, tente de renforcer sa sécurité énergétique en diversifiant ses approvisionnements.
"Un accroissement de l'offre de GNL produit aux États-Unis, qui est très compétitif, permettra de diversifier les sources d'approvisionnement" et "sera bénéfique pour notre pays", a commenté jeudi Yoshimasa Hayashi, porte-parole du gouvernement nippon.

