Le prix du pétrole reprend son souffle, les sanctions contre l'Iran au premier plan

  • AFP
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Les prix du pétrole se stabilisaient mardi en l'absence de nouveaux développements géopolitiques, l'attention des investisseurs se portant désormais sur les sanctions américaines contre l'Iran.

Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, prenait 0,15% à 87,13 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, gagnait 0,11% à 81,99 dollars.

Les prix évoluaient de façon latérale, "le marché prenant un peu de repos après les turbulences géopolitiques au Moyen-Orient", selon les analystes de DNB.

"Un nouveau paquet de sanctions américaines contre l'Iran attend l'approbation du Sénat, après avoir été adopté par la Chambre des représentants dans le cadre d'un programme plus large d'aide à l'étranger", ont-ils affirmé.

Les Etats-Unis, en coordination avec le Royaume-Uni, avaient été les premiers à renforcer leurs sanctions jeudi contre l'Iran après l'attaque du week-end dernier contre Israël, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles".

Les exportations de pétrole de l'Iran sont en effet soumises à des sanctions internationales, après que l'ancien président Donald Trump a retiré en 2018 les Etats-Unis d'un accord nucléaire multilatéral avec Téhéran.

"Les exportations de pétrole iranien ont augmenté d'environ 1 million de barils par jour depuis fin 2022 malgré les sanctions américaines en vigueur", rappelle Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. "Il en va de même pour la production pétrolière".

En mars, l'Iran a produit 3,25 millions de barils par jour, selon les données de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE).

"Si les sanctions plus sévères entraînaient un renversement de cette tendance, le marché pétrolier se resserrerait considérablement", souligne M. Fritsch.

Pour John Evans, analyste chez PVM Energy, "les États-Unis sont confrontés à un dilemme". "Si les États-Unis devaient imposer des sanctions pétrolières strictes à l'heure actuelle", cela pourrait faire grimper les prix du pétrole.

"L'annonce de sanctions trop précoces aurait pour effet de stimuler le marché, tandis que l'annonce de sanctions trop tardives pourrait entraîner une éventuelle réaction de la part d'Israël", a-t-il estimé.

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