Le prix du pétrole retombe, après les hausses liées aux tensions entre États-Unis et Iran

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Cours du pétrole le 12 juin

Les cours du pétrole, très sensibles aux tensions autour du nucléaire iranien, retombent jeudi après une forte hausse de la veille alors que le médiateur omanais a annoncé une nouvelle série de discussions dimanche entre les États-Unis et l'Iran.

« Attendez-vous à un marché très nerveux »

Vers 09H40 GMT (11H40 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, perdait 1,39% à 68,80 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juillet, tombait de 1,42% à 67,18 dollars.

"Attendez-vous à un marché très nerveux aujourd'hui", avertit Arne Lohmann Rasmussen de Global Risk Management. Dans une interview au New York Post publiée mercredi, le président américain Donald Trump a affirmé se montrer "moins confiant" au sujet d'un accord avec Téhéran sur le nucléaire iranien.

Depuis, le ton est monté, et les États-Unis ont annoncé mercredi avoir déplacé une partie de leur personnel au Moyen-Orient après que Téhéran a menacé de frapper leurs bases militaires en cas de conflit consécutif à un échec des négociations.

Puis jeudi, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a adopté une résolution condamnant Téhéran pour "non-respect" de ses obligations nucléaires, après quoi l'Iran a déclaré qu'il allait construire un nouveau site d'enrichissement d'uranium.

Pour l'instant, "rien de concret" n'affecte le marché pétrolier et la réaction des investisseurs "a été un peu exagérée" mercredi, juge Jorge Leon, analyste chez Rystad Energy à l'AFP, expliquant ainsi la baisse des cours.

« Le cauchemar absolu serait une fermeture du détroit d'Ormuz »

Sans accord sur le nucléaire iranien, le risque est de voir la pression américaine se renforcer sur les exportations d'or noir de l'Iran qui fait partie des dix premiers producteurs mondiaux, ce qui réduirait l'offre disponible et ferait donc grimper les cours.

Mais, pour le marché pétrolier, en cas d'escalade, "le cauchemar absolu serait une fermeture du détroit d'Ormuz", affirme Arne Lohmann Rasmussen. Selon lui, "si l'Iran bloque ce passage étroit, cela pourrait affecter jusqu'à 20% des flux pétroliers mondiaux".

L'agence de sécurité maritime britannique (UKTMO) --"très respectée dans la communauté maritime", précise John Evans de chez PVM-- a lancé hier un avertissement au secteur maritime concernant un risque accru dans le golfe Persique, le golfe d'Oman et en particulier le détroit d'Ormuz.

Les cours de l'or noir étaient montés la veille après un accord annoncé mardi entre la Chine et les Etats-Unis sur les droits de douane.

Mais les investisseurs sont en proie à des doutes après des déclarations du président Trump mercredi rapportées par la presse financière qui ont créé de l'incertitude sur les intentions des Etats-Unis.

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