Le Royaume-Uni pourrait construire jusqu'à sept centrales nucléaires d'ici 2050, indique le ministre britannique de l'Énergie

  • AFP
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Le Royaume-Uni pourrait construire jusqu'à sept centrales nucléaires d'ici 2050 tout en misant sur l'éolien en mer dans le cadre d'une nouvelle stratégie pour accroître son indépendance énergétique après l'invasion russe de l'Ukraine, a indiqué dimanche le ministre de l'Énergie.

"L'idée est que, vu ce que (le président russe Vladimir) Poutine est en train de faire, nous ne voulons pas vivre dans un monde où nous dépendons des hydrocarbures russes", a déclaré Kwasi Kwarteng dans le Sunday Telegraph, soulignant que "l'éolien en mer, et surtout le nucléaire" étaient "des moyens d'avoir des capacités de génération électrique au Royaume-Uni".

Selon le journal, après d'intenses discussions en son sein, le gouvernement du Premier ministre conservateur Boris Johnson doit présenter jeudi sa stratégie pour réduire la dépendance énergétique du Royaume-Uni et atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050. "Il y a une prise de conscience au sein du gouvernement que nous pourrions faire plus en matière nucléaire", a déclaré Kwasi Kwarteng.

En 2050, "il y a un monde où nous avons six ou sept sites au Royaume-Uni", a-t-il poursuivi. "Cela ne se produira pas dans les deux prochaines années, mais c'est assurément ce à quoi nous pouvons aspirer". Selon le Sunday Telegraph, le plan prévoit la construction d'au moins deux centrales nucléaires de grande envergure d'ici 2030, en sus de petits réacteurs modulaires, alors la plupart des sites nucléaires en fonctionnement doivent fermer à cette échéance.

À l'inverse, la fracturation hydraulique et l'éolien terrestre n'auront pas un rôle central dans la nouvelle stratégie en raison "la forte opposition locale" rencontrée par ces technologies, a souligné le ministre. Outre les sanctions contre des intérêts russes, Londres a également visé le secteur énergétique, avec une interdiction des importations de pétrole d'ici à la fin de l'année.

Commentaires

Serge Rochain

Le ministre de l"énergie croit qu'il y a des mines d'uranium en angleterre :-)

Hélène P

Les anglais troquent leur dépendance au gaz contre une dépendance à l'uranium.
Et leur déchets radioactifs, ils nous les enverrons par bateau ou par le tunnel sous la Manche ?

Claude MANDIL

Je regrette de dire que ces commentaires n'ont pas de sens. Il y a de l'uranium partout dans le monde, y compris d'ailleurs dans le massif calédonien au Royaume Uni, la dépendance ne se pose pas. Quant aux déchets, il y a longtemps que les Britannique, ancienne nation nucléaire, doivent gérer les leurs.

Hélène P

Je regrette de devoir écrire des choses aussi évidentes que lorsqu'un pays ne dispose pas de ses propres réserves, il ne saurait être indépendant. C'est un truisme !

Les autres pays peuvent très bien décider de ne plus vendre l'uranium pour assurer leur propre indépendance, ou le vendre à un prix exorbitant aux pays dépendants.
Même si la France disposait de réserve sur son sol, le nucléaire n'en aurait que pour qq décennies puisque les réserves sont finies. Cette énergie appartient au passé, pas à l'avenir comme les sources d'énergie qui sont infinies à l'échelle de vie humaine.

Bon sang, ce n'est rien d'autre que du bon sens, mais qui fait cruellement défaut aux dinosaures défenseurs de l'atome aveuglés par ce dernier qu'ils placent sur un piédestal car il a contribué à la grandeur du pays.

Il faut savoir tourner la page.

Claude MANDIL

Ne vous fâchez pas! Les ressources d'uranium ne sont pas plus limitées que celles des métaux rentrant dans la fabrication des énergies renouvelables. Et la part du minerai est tellement faible dans le coût du kWh nucléaire que son prix peut tripler, ça ne changera pas grand chose. Le principal exportateur au monde est l'Australie, elle ne risque pas de garder le minerai pour elle, elle n'en a pas l'usage... Le dinosaure vous recommande de vous méfier des faux truismes, mais vous remercie pour ce débat.

Hélène P

Sadi Carnot se retournerait dans sa tombe en vous lisant !
Je vous fais grâce d'expliquer la différence majeure entre une ressource qui se transforme en chaleur et qui ne retournera jamais à son état initial et une ressource que l'on ne "consume" pas et que l'on peut donc recycler.

Et j'insiste : les pays qui possèdent de l'uranium peuvent très bien décider de ne plus vendre l'uranium pour assurer leur propre indépendance. Hélas, la France n'est donc en aucun cas indépendante énergétiquement avec la filière nucléaire.

PS : libre à vous de vous considérer comme dinosaure, même si ce qualificatif ne vous était pas spécialement dédié.

Claude MANDIL

Je vous suggère la lecture de cet extrait d'une étude récente du CSIS, qui vous fera sans doute réfléchir à "l'indépendance" que procurent les énergies renouvelables;
China has become a dominant stakeholder in the global supply chains for critical minerals and
clean energy goods. In solar PV manufacturing (which broadly consists of the manufacturing of
polysilicon, ingots, wafers, cells, and modules), China is home to over 90 percent of the world’s
wafer manufacturing capacity, and Chinese companies—regardless of factory location—own two-thirds
of the global polysilicon manufacturing capacity and 72 percent of the global module manufacturing
capacity.6
In lithium-ion battery manufacturing, China has a majority of processing capacity for key
components (such as cathodes, anodes, separators, and electrolytes), as well as almost 80 percent of
global battery cell manufacturing capacity.7
Although less dominant, China still has a strong presence
in the wind turbine value chain: it is home to about half of total manufacturing plants for nacelles,
blades, wind towers, turbine generators, and gearboxes.

Hélène P

Je n'ai jamais prétendu que les ENR assurent l'indépendance.
Permettez moi de rappeler que l'objet de la discussion était la dépendance de la France à d'autres pays pour son approvisionnement en uranium, ce que vous sembliez dans un premier temps nier, avant de vous rendre compte de l'évidence... et de tenter cette piètre diversion sur la dépendance des ENR à différents minerais !

Vous le savez peut-être, les réserves mondiales d’uranium, connues ou supposées, se situent principalement dans des pays dont la stabilité politique n’est pas garantie (Kazakhstan, Namibie, Niger), dans des pays qui risquent de le garder majoritairement pour eux (Chine, Inde, Russie), ou chez des nations qui pourraient, telle l’Australie, préférer favoriser leurs partenaires anglo-saxons, comme l’a montré en 2021 l’affaire de l’annulation par ce pays de la commande des sous-marins français au profit de matériel des États-Unis.
Ces quelques données permettent de comprendre que le nucléaire peut être au mieux une énergie marginale et très transitoire.

A mon tour de vous inviter à lire un article récent et très bien étayé. En plus, il est pour le coup, tout à fait dans le propos de notre discussion : https://www.terrestres.org/2022/04/08/l-independance-energetique-de-la-…

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