
Située au sud-ouest de l'Angleterre, la centrale nucléaire de Hinkley Point B a été arrêtée à l'été 2022. Une autre centrale constituée de 2 réacteurs EPR, dite « Hinkley Point C », est en cours de construction sur le site (non visible sur cette photo de 2011). (©EDF Energy-Philippe Eranian/Toma)
Le Royaume-Uni dispose de 9 réacteurs nucléaires en service répartis entre 5 centrales, d'une capacité cumulée d'environ 5,8 GW.
En 2023, le parc nucléaire britannique a généré près de 37 TWh, soit environ 12,5% de la production électrique britannique cette année-là(1).
Répartition des réacteurs en service
Il existe actuellement 5 centrales nucléaires en fonctionnement au Royaume-Uni :
- Hartlepool A (2 réacteurs refroidis au gaz de 655 MW de puissance brute chacun) dans le nord-est de l'Angleterre ;
- Heysham A (2 réacteurs refroidis au gaz de 625 MW de puissance chacun) dans le nord-ouest de l'Angleterre ;
- Heysham B (2 réacteurs refroidis au gaz de 680 MW de puissance chacun) dans le nord-ouest de l'Angleterre ;
- Sizewell B (1 réacteur à eau pressurisée de 1 250 MW de puissance, le plus récent du parc nucléaire britannique en service) dans le sud-est de l'Angleterre ;
- Torness (2 réacteurs refroidis au gaz de 682 MW de puissance chacun) au sud de l'Écosse.
Ces réacteurs sont tous exploités par EDF Energy, filiale britannique d’EDF.
À titre indicatif, le Royaume-Uni est le 3e pays en Europe (au sens large) disposant du plus grand nombre de réacteurs nucléaires en service, après la France (57 réacteurs nucléaires en service, comptant pour 67,4% de la production électrique en France métropolitaine en 2024) et l'Ukraine (15 réacteurs « théoriques » selon l'AIEA, la guerre actuelle perturbant naturellement leur fonctionnement), et devant l'Espagne (7 réacteurs), la Suède et la République tchèque (6 réacteurs dans chaque pays).
Les centrales de Dungeness B (Kent), de Hunterston B (Écosse) et de Hinkley Point B (Somerset) constituées de 2 réacteurs nucléaires chacune, ont été respectivement arrêtées en juin 2021, en janvier 2022 et à l'été 2022.
Prolongation de la durée de vie
- jusqu'en mars 2027 pour les centrales d'Hartlepool et d'Heysham A, soit une prolongation d'un an à ce stade ;
- jusqu'en mars 2030 pour les centrales d'Heysham B et de Torness, soit deux ans de plus que prévu.
Production nucléaire
L'évolution de la production électrique d'origine nucléaire en Grande-Bretagne montre plusieurs tendances marquantes. Entre 1965 et 1999, la production a globalement augmenté, passant de 15,1 TWh à un pic de 99,5 TWh en 1998. Cette période a été marquée par une croissance quasi constante des capacités nucléaires.
Après ce pic de 1998, une tendance à la baisse a commencé au début des années 2000, avec la fermeture de centrales vieillissantes. En 2023, la production avoisinait 37 TWh selon l'AIEA.
Année | Production (en TWh) |
---|---|
1965 | 15,1 |
1966 | 20,2 |
1967 | 23,3 |
1968 | 26,2 |
1969 | 29,1 |
1970 | 26 |
1971 | 27,5 |
1972 | 29,4 |
1973 | 28 |
1974 | 33,6 |
1975 | 30,3 |
1976 | 36,2 |
1977 | 40 |
1978 | 37,2 |
1979 | 38,3 |
1980 | 37 |
1981 | 38 |
1982 | 44 |
1983 | 49,9 |
1984 | 54 |
1985 | 61,1 |
1986 | 59,1 |
1987 | 55,2 |
1988 | 63,5 |
1989 | 71,7 |
1990 | 65,7 |
1991 | 70,5 |
1992 | 76,8 |
1993 | 89,3 |
1994 | 88,3 |
1995 | 89 |
1996 | 94,7 |
1997 | 98,1 |
1998 | 99,5 |
1999 | 95,1 |
2000 | 85,1 |
2001 | 90,1 |
2002 | 87,8 |
2003 | 88,7 |
2004 | 80 |
2005 | 81,6 |
2006 | 75,4 |
2007 | 63 |
2008 | 52,5 |
2009 | 69,1 |
2010 | 62,1 |
2011 | 69 |
2012 | 70,4 |
2013 | 70,6 |
2014 | 63,7 |
2015 | 70,3 |
2016 | 71,7 |
2017 | 70,3 |
2018 | 65,1 |
2019 | 56,2 |
2020 | 50,3 |
2021 | 45,9 |
2022 | 47,7 |
2023 | 41,2 (37 TWh selon l'AIEA) |
Centrales en projet
Au total, 36 réacteurs nucléaires britanniques ont déjà fermé (d'environ 7,8 GW de puissance cumulée) mais le Royaume-Uni dispose de plusieurs projets de construction de nouvelles tranches nucléaires.
La centrale Hinkley Point C, constituée de deux réacteurs EPR, est en particulier en cours de construction dans le sud-ouest de l’Angleterre. Il est envisagé que ces réacteurs de 3e génération puissent générer à eux seuls 7% de la production électrique britannique(2). Deux autres réacteurs sont en projet avancé sur le site de Sizewell (Sizewell C), projet dans lequel le gouvernement britannique s'est de plus en plus engagé après le retrait du groupe chinois CGN (même si décision finale d'investissement est encore attendue, a priori en juillet 2025).(3).
Le gouvernement travailliste de Keir Starmer a annoncé dès sa prise de fonction en juillet 2024 qu'il souhaitait s'appuyer sur le nucléaire aux côtés des filières renouvelables pour mener la transition énergétique du Royaume-Uni. Cette stratégie s'appuie entre autres sur la société Great British Energy, dotée de 8,3 milliards de livres (9,9 milliards d'euros) d'argent public sur 5 ans pour investir « dans les technologies du futur : les éoliennes flottantes, l'énergie marémotrice, nucléaire », a précisé le Premier ministre, qui souhaite attirer des investissements privés(4).
Le 10 juin 2025, la Secrétaire britannique en charge des Finances Rachel Reeves a annoncé le début d'une « nouvelle ère pour l'énergie nucléaire » au Royaume-Uni, assurant que la filière pourrait compter sur plus de 30 milliards de livres (35 milliards d'euros). Londres a également annoncé à cette occasion avoir choisi le groupe industriel britannique Rolls-Royce pour fabriquer les premiers petits réacteurs nucléaires (SMR) outre-Manche.