Comment se compose le parc nucléaire britannique ?

Centrale nucléaire de Hinkley Point B

Située au sud-ouest de l'Angleterre, la centrale nucléaire de Hinkley Point B a produit près de 6,9 TWh en 2019. Une autre centrale constituée de 2 réacteurs EPR, dite « Hinkley Point C », est en cours de construction sur le site (non visible sur cette photo de 2011). (©EDF Energy-Philippe Eranian/Toma)

Nombre de réacteurs au UK

Le Royaume-Uni dispose de 9 réacteurs nucléaires en service répartis entre 4 centrales. Ces réacteurs sont tous exploités par EDF Energy, filiale britannique d’EDF, et ont généré près de 41,2 TWh en 2023, soit environ 12% de la production électrique britannique cette année-là.

À titre indicatif, le Royaume-Uni est le 2e pays en Europe disposant du plus grand nombre de réacteurs nucléaires en service, après la France (56 réacteurs nucléaires en service, 67,1% de la production électrique nationale en 2020), et devant l'Espagne et la Belgique (7 réacteurs)(5).

Production nucléaire

 L'évolution de la production électrique d'origine nucléaire en Grande-Bretagne montre plusieurs tendances marquantes. Entre 1965 et 1999, la production a globalement augmenté, passant de 15,14 TWh à un pic de 99,49 TWh en 1998. Cette période a été marquée par une croissance quasi-constante, reflétant probablement des investissements dans l'infrastructure nucléaire et une expansion de la capacité de production.

Après ce pic, une tendance à la baisse a commencé au début des années 2000, avec des fluctuations mais une diminution nette de la production. En 2023, la production a chuté à 41,29 TWh, soit moins de la moitié du pic atteint en 1998. Cette baisse s'explique par la fermeture de centrales vieillissantes. Les variations importantes d'une année à l'autre, notamment entre 2006 et 2013, illustrent les défis opérationnels et les maintenances nécessaires pour les réacteurs nucléaires.

Évolution de la Production électrique d'origine nucléaire en Grande-Bretagne
AnnéeProduction (en TWh)
196515,14
196620,22
196723,28
196826,19
196929,13
197026,01
197127,55
197229,38
197328,00
197433,62
197530,34
197636,16
197740,02
197837,22
197938,31
198037,02
198137,97
198243,97
198349,93
198453,98
198561,10
198659,08
198755,24
198863,46
198971,73
199065,75
199170,54
199276,81
199389,35
199488,28
199588,96
199694,67
199798,15
199899,49
199995,13
200085,06
200190,09
200287,85
200388,69
200480,00
200581,62
200675,45
200763,03
200852,49
200969,10
201062,14
201168,98
201270,41
201370,61
201463,75
201570,34
201671,73
201770,34
201865,06
201956,18
202050,28
202145,90
202247,72
202341,29

Les centrales de Dungeness B (Kent) et de Hunterston B (Écosse), constituées de 2 réacteurs nucléaires chacune, ont été respectivement arrêtées en juin 2021 et janvier 2022.

Centrales en projet

36 réacteurs nucléaires britanniques ont fermé, c'est pourquoi des projets de construction de nouvelles tranches nucléaires sont actuellement à l’étude.

La centrale Hinkley Point C, constituée de deux réacteurs EPR, est actuellement en cours de construction dans le sud-ouest de l’Angleterre. Il est envisagé que ces réacteurs de 3e génération puissent générer à eux seuls 7% de la production électrique britannique(2). Deux autres sont en discussion pour intégrer la centrale existante de Sizewell.

Fin juin 2016, la secrétaire d'État britannique à l'Energie et au changement climatique Amber Rudd avait affirmé(3) que « 18 GW de nouvelles centrales nucléaires étaient en projet », ces projets visant entre autres à compenser les fermetures accélérées de centrales à charbon au Royaume-Uni. Outre Hinkley Point C, les projets de centrales les plus « avancés » étaient portés par Horizon, filiale du groupe Hitachi (2 réacteurs de type « ABWR » sur le site de Wylfa Newydd, au nord-ouest du pays de Galles)(4) et NuGeneration, joint-venture entre Toshiba et Engie (3 réacteurs de type « AP1000 » sur le site de Moorside, au nord-ouest de l’Angleterre)(5). En septembre 2020, Toshiba a toutefois annoncé renoncer définitivement au projet gallois de Wylfa Newydd.

Le gouvernement travailliste de Keir Starmer a annoncé dès sa prise de fonction en juillet 2024 qu'il souhaitait développer le nucléaire au Royaume-Uni.

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