
Réhabilitation d'une ligne électrique 400 kV (©OC Fims)
Alors que 2025 arrive à son terme, Connaissance des Énergies vous propose de retrouver une sélection des articles qui ont retenu votre attention durant cette année et/ou qui ont marqué l'actualité des derniers mois.
Électricité : la CRE précise comment vont évoluer les « heures creuses » (6 février 2025)

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a présenté début février les contours de la réforme du dispositif heures pleines/heures creuses. La répartition des heures creuses n'était plus adaptée aux besoins du réseau électrique, compte tenu des changements de modes de consommation (télétravail, usages programmables…) mais aussi du fort développement de la production photovoltaïque décentralisée aux heures méridiennes.
Il a donc été décidé de « mettre en adéquation ces heures creuses avec les enjeux du réseau et de l’équilibre offre-demande. Concrètement, cela signifie déplacer une partie des heures mal placées (7h-11h ou 17h-23h) vers des créneaux où l’énergie est abondante et peu chère, principalement l’après-midi (11h-17h), notamment en été (du 1er avril au 31 octobre) ». Des nouvelles plages d’heures creuses sont progressivement attribuées depuis le 1er novembre 2025 et jusqu’à fin 2027.
Essequibo : le pétrole au centre des tensions entre Venezuela et Guyana (3 mars 2025)

L’Essequibo désigne à la fois le plus long fleuve du Guyana et un vaste territoire qui fait l’objet d’un différend territorial entre le Venezuela et le Guyana. Ce différend est exacerbé depuis 2015 par la découverte d’importantes réserves de pétrole dans cette zone par ExxonMobil. En prenant en compte tous les champs découverts, la production potentielle du Guyana pourrait s’élever à 1,8 million de barils par jour (Mb/j) en 2035 selon Rystad. Soit une production proche de celle du Mexique ou de la Norvège. Le Guyana pourrait ainsi « rapidement rentrer dans le top 20 des producteurs de pétrole brut dans le monde » (à l’horizon 2027-2030), selon Jérôme Sabathier, chef du département Économie et évaluation environnementale chez IFP Energies nouvelles.
En novembre 2025, les États-Unis ont déployé des forces armées en mer des Caraïbes, notamment le plus grand porte-avions du monde, en affirmant lutter contre les cartels de la drogue. L'ambassadrice américaine au Guyana, Nicole Theriot, a souligné début décembre 2025 que les États-Unis « défendront » le Guyana en cas de problème avec le Venezuela.
« L’Union européenne, une puissance de l’uranium qui s’ignore », par Teva Meyer (6 mars 2025)

« Avec 22% de la demande globale d’uranium en 2023 (soit 12 672 tonnes), les 98 réacteurs qui composent le parc électronucléaire de l’Union européenne constituent le deuxième consommateur au monde. L’UE se place derrière les États-Unis (26%), mais juste devant la Chine (20%), dont la cadence de construction de centrales devrait la propulser à la première place d’ici à 2030.
La presse s’est fait l’écho d’inquiétudes sur d’éventuelles difficultés d’approvisionnement pour l’UE. Dans une situation globale déjà tendue (rappelons que les mines d’uranium ne produisent que 75% de ce qui est consommé chaque année dans le monde, le reste provenant de sources secondaires - de l’uranium appauvri ou des matières issues du retraitement des combustibles - et de stocks), l’Europe devrait se préparer aux conséquences d’une concurrence grandissante. »
Qu'est-ce que l'éco-anxiété ? (26 avril 2025)

L'éco-anxiété désigne « un état psychologique de détresse mentale et émotionnelle qu’un individu peut ressentir en réponse à la menace du changement climatique et aux problèmes environnementaux mondiaux », selon la définition de Teagan Hogg (auteur d'une étude de référence en 2021. Cette éco-anxiété peut notamment être provoquée par une expérience directe comme une catastrophe climatique ou indirecte comme la lecture d'un article scientifique.
Selon l'Ademe, 75% des Français seraient pas, très peu ou peu inquiets (pas de menaces à la santé mentale), environ 15% seraient moyennement éco-anxieux, avec de premiers symptômes qu’il convient de ne pas laisser s'aggraver, et plus de 10% seraient fortement et très fortement éco-anxieux ou en « risque psychopathologique » (2,1 millions de 15 à 64 ans devant bénéficier d’un suivi psychologique, avec « un risque pour 420 000 d’entre eux de basculer vers une psychopathologie tierce connue » : dépression réactionnelle ou trouble anxieux).
Décarbonation du transport maritime : où en est-on ? (14 juin 2025)

En avril 2025, l'OMI (Organisation maritime internationale) a adopté une réglementation « zéro émission nette » pour le transport maritime mondial qui prévoit entre autres la mise en place d'une tarification carbone pour le secteur.
Marie Fricaudet, chercheuse à l’Institut de l’énergie de l’Université de Londres (UCL) et spécialiste de la décarbonation du transport maritime, avait suivi les négociations ayant mené à cet accord historique et a répondu en juin dernier à nos questions sur la décarbonation du secteur.
« MaPrimeRénov’ : un pas en avant, trois pas en arrière ? », par Clément Le Roy (18 juin 2025)

« L’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans un secteur déjà sous tension : le 10 juin 2025, l’Agence nationale de l’habitat (Anah) a suspendu l’instruction de nouvelles demandes de financement MaPrimeRénov’, le principal dispositif d’aide à la rénovation énergétique des logements.
Lancée en 2020, MaPrimeRénov’ est rapidement devenue le cœur de la politique française de rénovation énergétique. En fusionnant le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) et les aides de l’Anah, le dispositif visait à simplifier et démocratiser l’accès aux travaux d’économie d’énergie. Ouverte à tous les propriétaires, sans conditions de ressources pour certains types de projets, la prime couvre une large gamme de travaux : isolation, ventilation, changement de chauffage, etc. Son succès a été fulgurant. »
« Que penser de l’accord de Turnberry entre l’UE et les États-Unis ? », par Xavier Blot (6 août 2025)

« Turnberry, Écosse. Juillet 2025. L'Union européenne et les États-Unis viennent de conclure un accord surprenant, conditionnant des droits de douane à des options d'achat d'énergie. L'intérêt et la faisabilité de ce partenariat inéquitable soulève un profond scepticisme. Il s'agit d'un premier acte dans une nouvelle forme de vassalisation de l’Europe que les entreprises doivent reconnaître et acter.
Sur le papier, les termes du partenariat semblent ainsi en défaveur de l'Union européenne : elle doit s’acquitter de 15% de droits de douane sur les produits exportés aux États-Unis, sans réciprocité. Surtout, elle s’engage à acheter 250 milliards de dollars de produits énergétiques par an sur les 3 prochaines années, et à investir 600 autres milliards sur le sol américain. »
« Versement Nucléaire Universel (VNU) : forces et faiblesses du mécanisme post-Arenh », par Jacques Percebois et Boris Solier (1er septembre 2025)

« L’arrêt au 31 décembre 2025 du système de l’ARENH a conduit les pouvoirs publics à instaurer un nouveau mécanisme, a priori moins protecteur pour le consommateur, celui du Versement Nucléaire Universel (VNU). Dorénavant, tout le nucléaire sera vendu au prix du marché de gros mais des garanties seront données au consommateur qu’en cas d’envolée des prix de gros, le nucléaire sera taxé et le produit de cette taxe lui sera reversé sous forme d’une réduction de sa facture.
Ce système ne fait pas l’unanimité et certains militent pour le recours au mécanisme des CfD (Contracts for Differences), comme c’est de plus en plus le cas pour la promotion des renouvelables. »
Idées reçues sur les voitures électriques : « démêler le vrai du faux » (12 septembre 2025)

La CRE a publié début septembre un document pour « démêler le vrai du faux » avec dix questions clés suscitant des débats autour de l'énergie. De nombreuses contre-vérités sont également fréquemment diffusées sur les véhicules électriques.
Connaissance des Énergies a fait réagir Clément Molizon, délégué général de l'Avere-France (association nationale pour le développement de la mobilité électrique), sur quelques idées reçues concernant la mobilité électrique des particuliers en France : autonomie, bilan carbone, prix de la recharge, etc.
Fourniture d'énergie à Strasbourg ou Grenoble : des zones « ELD » sans réelle concurrence ? (23 septembre 2025)

Depuis juillet 2007, l'ouverture à la concurrence du marché de l'énergie permet à tous les ménages français de choisir entre différents fournisseurs pour leur fourniture d’électricité ou de gaz. Tous ? Dans les faits, pas vraiment ! Dans les zones historiques couvertes par des entreprises locales de distribution (ELD), « on constate qu'il n'y a pas de concurrence », avec des parts de marché des fournisseurs alternatifs « très inférieures à 5% ».
À fin 2024, 97,4% des 133 000 sites raccordés au réseau de GreenAlp à Grenoble avaient par exemple un contrat d'électricité auprès du fournisseur historique, selon la CRE. Des nouveaux entrants arrivent dans ces zones « ELD » mais cela constitue encore un coût important pour eux...
« Constructeurs automobiles européens : ralentir sur l’électrique, c’est périr », par Alexandre Joly (7 octobre 2025)

« Depuis 2008, la stratégie des constructeurs français est déjà délétère pour les emplois avec de nombreuses délocalisations vers la Slovénie, la Slovaquie, la Roumanie, la Turquie ou encore le Maroc. Nous importons désormais plus de voitures que nous en exportons, et l’écart s’aggrave d’année en année… En 2005, la France avait un solde positif de 15 milliards d'euros. En 2023, c’est l’inverse, avec un solde négatif de -15 milliards €.
Bref, nous ne fabriquons donc plus assez de voitures en France pour les Français, et cela n’a rien à voir avec l’électrique. Pour l’électrique, notre manque d’ambition permet à la Chine de se tailler la part du lion. Depuis 2023, la Chine est devenue le premier exportateur de voitures dans le monde, devant les Allemands et les Japonais. »
Fourniture d'électricité : qu'est-ce que l'option « Tempo » ? (16 octobre 2025)

Tempo est une option tarifaire proposée par les fournisseurs historiques d'électricité - c'est-à-dire principalement EDF mais aussi les ELD (entreprises locales de distribution) sur une partie du territoire - qui prévoit différents niveaux de prix en fonction des jours de l'année et du niveau de consommation en France.
Cette option prévoit 3 tarifs différents selon les jours - en fonction du niveau de consommation national et des tensions associées pour le système électrique - qui sont reflétés par 3 couleurs : bleu, blanc et rouge (par ordre de tarifs croissants). Mi-janvier 2025, la CRE évoquait presque un million de consommateurs résidentiels en France disposant d'un contrat de fourniture d'électricité avec une offre Tempo.
Qu'est-ce que le coefficient de conversion de l’électricité en énergie primaire ? (13 novembre 2025)

La méthode de calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) des logements va changer en 2026, avec un impact majeur sur la rénovation énergétique des bâtiments. En cause : la révision du coefficient de conversion de l'électricité en énergie primaire.
C'est en juillet 2025 que le gouvernement a annoncé un abaissement à partir du 1er janvier 2026 du coefficient de conversion de l’électricité dans le calcul du DPE de 2,3 à 1,9. De fait, le coefficient français « rejoint la valeur par défaut fournie par l'Union européenne (les États membres pouvant en proposer une autre mais celle-ci devant être justifiée) », rappelle Maxence Cordiez, expert associé à l'Institut Montaigne.
Prix de l'électricité : « un bien de première nécessité ne devrait pas être taxé à plus de 30% » (28 novembre 2025)

Le médiateur national de l'énergie désigne à la fois l'autorité administrative informant et accompagnant les consommateurs lors de litiges avec leurs fournisseurs ou avec les distributeurs et son principal dirigeant, nommé par les ministres en charge de l’énergie et de la consommation. Le 28 novembre dernier, Bernard Doroszczuk (président de l'ASN de 2019 à 2024) succède à Olivier Challan-Belval à cette fonction. Nous avons interrogé ce dernier sur le bilan de son mandat de 6 ans à la tête du médiateur, marqué entre autres par deux crises majeures : le Covid et la crise énergétique.
À cette occasion, Olivier Challan-Belval a notamment insisté sur le fait que « l'électricité est un bien de première nécessité » et ne devrait à ce titre pas être taxée à plus de 30%. « Si on veut baisser le prix de l'électricité, j'ai une idée simple depuis longtemps - même si elle n'arrive pas au bon moment vu la situation financière du pays - c'est de baisser les taxes ».
Climat : que faut-il retenir de la COP30 à Belém ? (24 novembre 2025)

La COP30 a eu lieu du 10 au 22 novembre 2025 (se terminant un jour plus tard que le calendrier initial) à Belém, au nord du Brésil. Dix ans après la COP21, le texte final de Belém se montre peu ambitieux. Les plus de 80 pays européens, latino-américains ou insulaires appelant à y mentionner une sortie des énergies fossiles ont dû se résigner à s'accorder avec toutes les Parties autour d'un « plus petit dénominateur commun ».
Le document « mutirão » issu des négociations (terme tiré d'un mot autochtone tupi-guarani signifiant « effort collectif » censé exprimer l'esprit des négociations promu par la présidence brésilienne) demande des « efforts pour au moins tripler » l'aide financière pour l'adaptation climatique des pays en développement à l'horizon 2035. La prochaine COP (COP31) se déroulera en Turquie mais les négociations s'y dérouleront sous l'égide de l'Australie.
Électrification : à quand la grande « bascule » en France ? (9 décembre 2025)

Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE a présenté le 9 décembre dernier son Bilan prévisionnel 2025, dans lequel il actualise différentes trajectoires possibles d'évolution du système électrique d'ici à 2035. Il y souligne qu'une décarbonation rapide du pays reposant sur l'électricité doit permettre de porter la part de l'électricité dans la consommation finale autour de 40 à 45% à cet horizon (contre 26% en 2024) et de réduire in fine la part des énergies fossiles dans la consommation totale d'énergie en France autour de 30 à 35% en 2035 (contre 60% aujourd'hui).
D'ici à 2035, RTE présente deux trajectoires de consommation : une dite de « décarbonation lente » non compatible avec les objectifs climatiques de la France (avec une consommation nationale avoisinant 470 TWh en 2030 et 505 TWh en 2035, contre environ 440 TWh en 2024) et une de « décarbonation rapide » permettant d'atteindre les différents objectifs publics (avec une consommation de 510 TWh dès 2030 et de 580 TWh à l'horizon 2035). Si la consommation française d'électricité « ne se situe pas entre 540 TWh et 580 TWh en 2035, nous aurons totalement échoué », prévient Nicolas Goldberg, associé énergie chez Colombus Consulting.
