Le système de troc avec l'Iran sur le point d'être instauré par les Européens

  • AFP
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Les Européens vont mettre en place "dans les jours qui viennent" le "véhicule spécial" ou système de troc devant permettre de continuer à commercer avec l'Iran malgré les sanctions américaines, a indiqué mercredi le ministre français des Affaires étrangères.

"Nous sommes en train de mettre en place un mécanisme de financement spécifique permettant d'éviter d'être soumis totalement à l'extraterritorialité des mesures de sanction mises en oeuvre par les États-Unis", a dit Jean-Yves Le Drian lors d'une audition devant la Commission des Affaires étrangères au Sénat.

"Le SPV (Special purpose vehicle) devrait être mis en oeuvre dans les jours qui viennent (...) Ce sera un acte politique", a-t-il souligné en précisant qu'une réunion avait eu lieu sur ce sujet lundi à Bruxelles.

Désireux de sauver l'accord nucléaire de 2015 malgré le retrait des États-Unis, les Européens ont présenté en septembre ce "véhicule spécial", dont la création s'est avérée complexe et délicate. Il doit théoriquement servir d'intermédiaire pour permettre aux entreprises européennes de commercer avec l'Iran sans s'exposer aux sanctions américaines et à Téhéran de continuer à vendre du pétrole.

"Cela permettra d'avoir une espèce de chambre de compensation qui permettra en euros à Téhéran à la fois de pouvoir bénéficier des retours financiers de certaines de ses ressources pétrolières et d'acheter auprès des principaux acteurs que sont la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne les produits de première nécessité", a relevé Jean-Yves Le Drian.

L'Iran respecte ses "engagements" concernant l'accord de Vienne qui encadre ses activités en matière nucléaire, a-t-il relevé. "Le processus (de l'accord, ndlr) est maintenu, ce qui va un peu à l'encontre de ce que pouvaient imaginer les États-Unis lorsqu'ils ont rompu l'accord de Vienne. Il pensaient que cela allait déstabiliser le régime (...) Ce n'est pas le cas, il y a une capacité de résilience considérable", a estimé le chef de la diplomatie française.

La France conserve néanmoins une "très grande détermination" à vouloir discuter avec l'Iran d'un certain nombre de sujets de contentieux, notamment sur son programme balistique. Jean-Yves Le Drian a déploré "cette espèce de frénésie missilière qui s'est emparée de Téhéran et qui aboutit parfois à des exportations de missiles dans d'autres pays. "Ce n'est pas acceptable", a-t-il martelé.

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