Le Venezuela affirme que les bateaux du Guyana arraisonnés étaient dans ses eaux territoriales

  • AFP
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Le Venezuela a affirmé lundi que les deux bateaux sous pavillon du Guyana arraisonnés samedi l'ont été en "flagrant délit" de pêche illégale dans ses "eaux de pleine souveraineté", réfutant "les diffamations" de son voisin dans un nouvel épisode des tensions croissantes sur le différend frontalier séculaire entre ces deux pays.

Les navires pêchaient "illégalement dans les eaux sous la pleine souveraineté et la juridiction du Venezuela, sans aucun document légal", a assuré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Samedi soir, le Guyana a qualifié d'"agression" la capture de ses bateaux de pêche, qui, selon cette ancienne colonie britannique indépendante depuis 1966, a eu lieu dans sa Zone économique exclusive (ZEE). "Le navire vénézuélien manœuvrait illégalement dans la ZEE et la zone contiguë du Guyana lorsqu'il a intercepté, arraisonné et réquisitionné les navires de pêche guyanais", a dit le ministère des Affaires étrangères qui a réclamé la libération immédiate des équipages.

C'est le dernier incident en date dans le conflit frontalier entre les deux pays au sujet des territoires de l'Essequibo, qui constituent plus de la moitié de la superficie du Guyana. Riches en minerais et en bois, ils comprennent aussi une zone maritime pétrolifère. Le Guyana affirme que l'actuelle délimitation entre les deux pays est valide et repose sur une décision, jamais acceptée par son voisin vénézuélien, d'une cour d'arbitrage de Paris datant de 1899.

Le Venezuela invoque quant à lui l'accord de Genève, signé avec le Royaume-Uni avant l'indépendance du Guyana, qui a établi la base d'une solution négociée et a annulé le précédent traité. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a pris en janvier un décret revendiquant de nouveaux territoires pour son pays à l'ouest du fleuve Essequibo, dénoncé par le Guyana comme une violation flagrante de sa souveraineté et des lois internationales.

Saisie en 2018 par le Guyana, la Cour internationale de justice de La Haye s'est déclarée compétente le 18 janvier et une rencontre préliminaire entre les parties est prévue pour le 26 février par visioconférence. Le Venezuela, qui conteste la compétence de la Cour, préférant une négociation directe, a dénoncé les projets de forage pétrolier du Guyana dans les eaux contestées ainsi que des manœuvres militaires communes du Guyana et des États-Unis.

La marine vénézuélienne a intercepté ces dernières années au large du Guyana des navires de recherche collectant des données pour ExxonMobil et une autre compagnie américaine, Anadarko Petroleum.

Commentaires

Denis GOURGOUILLON

Le Vénézuela a 300 milliards de baril dans ses terres qu'il ne sait pas exploiter. Que va-t-il faire pour les quelques réserves au large de la Guyana?

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