Le Venezuela avertit le Guyana d'"une réponse énergique" en cas de forage dans l'Essequibo

  • AFP
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Le gouvernement vénézuélien a averti jeudi le Guyana d'une "réponse proportionnelle, énergique et légale" s'il permet le forage de puits de pétrole dans les eaux contestées de l'Essequibo, après l'annonce en ce sens mardi du géant pétrolier américain ExxonMobil.

"Si ExxonMobil dispose d'une société de sécurité privée représentée par le Commandement sud (commandement des actions militaires des Etats-Unis en Amérique centrale, Amérique du Sud et Caraïbes, ndlr) et d'une petite branche au sein du gouvernement du Guyana, tant mieux pour eux, mais dans l'espace maritime qui appartient de droit au Venezuela, ils recevront une réponse proportionnelle, énergique et légale", a écrit sur X le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino.

ExxonMobil a annoncé mardi le forage de deux puits exploratoires après avoir remporté des appels d'offres au large de la côte de l'Essequibo, territoire de 160.000 km2 riche en pétrole et ressources naturelles administré par Georgetown et revendiqué par Caracas.

La tension entre les deux diplomaties est montée après le lancement en septembre de multiples appels d'offres pétroliers par le Guyana, puis le référendum organisé en réaction le 3 décembre au Venezuela sur un rattachement de l'Essequibo.

Le président d'ExxonMobil au Guyana, Alistair Routledge, a déclaré mardi que la crise bilatérale avait "rendu beaucoup de gens nerveux", mais a souligné que la compagnie "est rassurée", que le contrat avec le Guyana "est valide en vertu du droit local" et du "droit international".

Il a également salué "la collaboration (...) avec d'autres pays sur le plan militaire", commentaire qui a grandement suscité l'ire de Caracas.

Quelque 125.000 personnes, soit un cinquième de la population du Guyana, vivent dans l'Essequibo, qui couvre les deux tiers de la superficie du pays.

Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l'époque de l'empire espagnol. Le Guyana assure de son côté que la frontière, datant de l'époque coloniale anglaise, a été entérinée en 1899 par une cour d'arbitrage à Paris.

Les présidents des deux pays se sont rencontrés lors d'un sommet en décembre à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, convenant de ne pas avoir "recours à la force". Puis, le 25 janvier, leurs ministres des Affaires étrangères se sont retrouvés à Brasilia pour "maintenir le dialogue", sans toutefois avancer sur le fonds du différend.

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