- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
En Ile-de-France, ce sont les grands immeubles construits entre 1960 et 1980 qui sont les plus rénovés énergétiquement, tandis que les petites copropriétés constituent un "angle mort", selon une étude de l'Institut Paris région (IPR).
68% des petites copropriétés datent d'avant 1945
Rénover un grand ensemble est "plus accessible techniquement et économiquement" que de faire des travaux d'amélioration de la performance énergétique dans les petites copropriétés de moins de 15 logements, explique cette étude qui couvre 3,6 millions de logements franciliens, construits avant 1991.
Ces petits immeubles "sont très peu représentés (...) comptant pour moins de 10% des projets" de rénovation de copropriétés recensés via les dispositifs d'aide publique par l'IPR, l'agence d'urbanisme d'Ile-de-France.
Principal élément explicatif, l'"effort financier particulièrement important" dans les petites copropriétés qui sont "deux fois plus coûteuses à rénover (rapporté au nombre de logements) et restent un angle mort du marché de la rénovation énergétique".
Les petites copropriétés sont plus anciennes : 68% des copropriétés de moins de 20 logements analysés datent d'avant 1945. Une caractéristique qui implique "souvent des interventions moins standardisées et plus complexes que la rénovation énergétique des immeubles des Trente Glorieuses".
Un moins bon niveau de performance énergétique
La rénovation énergétique est donc plus coûteuse et répartie sur moins de propriétaires que dans un grand immeuble. L'étude note également "un déficit d'entreprises qui interviennent sur ces petites copropriétés", les professionnels préférant travailler sur des immeubles "plus rentables", "à partir de 60 logements".
L'IPR "constate que les petites copropriétés anciennes sont non seulement moins rénovées que les immeubles des Trente Glorieuses mais, atteignent également moins souvent un bon niveau de performance énergétique, quand elles sont rénovées".
L'étude inclut les rénovations "par geste", c'est-à-dire lorsqu'un seul type de travaux est réalisé: changement de chaudière, isolation des murs. Ces rénovations, qui permettent un gain énergétique mince, représentent 84% des 70 000 rénovations annuelles enregistrées entre 2021 et 2023.
Au global, ce sont surtout les bâtiments avec des étiquettes énergétiques "intermédiaires (C, D ou E)" qui sont rénovés, tandis que les passoires thermiques (étiquettes F et G) "restent majoritairement dans les catégories énergivores E, F et G". L'IPR observe que plus une rénovation améliore la performance énergétique, plus elle est coûteuse.
Quant aux maisons individuelles franciliennes, elles sont plus fréquemment rénovées en ville que dans les communes rurales et se "font plutôt lors de l'acquisition" du bien, ou en cas d'impératif, comme un sinistre ou une chaudière à changer.