Les prix du pétrole stagnent, entre récession et marché en mal de brut

  • AFP
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Les prix du pétrole hésitaient entre gains et pertes vendredi, à la fois lestés par les craintes de récession et le ralentissement de la demande, et soutenus par l'offre qui semble toujours insuffisante pour détendre le marché.

Vers 09h20 GMT (11h20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, prenait 0,79% à 99,88 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, grappillait quant à lui 0,19% à 95,96 dollars. Les deux références mondiales du pétrole ont perdu plus de 8% sur la semaine.

Pour les analystes de Commerzbank, il est "probable" qu'elles continuent à glisser "étant donné que les craintes de récession ne s'apaiseront probablement pas pour le moment". Les perspectives économiques mondiales "s'assombrissent", a affirmé mercredi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).

La flambée des prix et les difficultés économiques commencent à peser sur la demande mondiale de pétrole, avait souligné mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans son rapport mensuel sur l'or noir, mais pas assez cependant pour détendre le marché. "Dans ce contexte de ralentissement mondial et d'inquiétudes concernant l'inflation, les investisseurs s'attendent à de nouvelles hausses brutales des taux d'intérêt", notamment de la réserve fédérale américaine (Fed), estime Stephen Brennock, analyste chez PVM Energy.

Une nouvelle hausse importante des taux directeurs de la Fed pourrait soutenir encore le dollar, qui a culminé cette semaine à des niveaux plus vus depuis des décennies face à l'euro ou au yen. Habituellement, "un dollar fort fait augmenter les coûts des pays importateurs (de pétrole) en monnaie locale, ce qui déprime la demande, et vice versa", explique Stephen Brennock.

L'analyste fait remarquer que cette correspondance a disparu depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. "La hausse des prix du pétrole s'est accompagnée de la force du dollar. Aujourd'hui, cependant, cette corrélation inverse reprend ses droits", poursuit-il. En parallèle, le président des États-Unis se rend vendredi en Arabie saoudite, après Israël.

"Sa priorité sera d'inciter l'Opep (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole) à pomper davantage de brut pour faire baisser les prix", affirme M. Brennock, qui souligne cependant que ses arguments pourraient être affaiblis par la récente baisse des cours qui a ramené le pétrole à ses niveaux d'avant la guerre en Ukraine.

L'Iran s'est déclaré vendredi encore "plus déterminé" à conserver ses intérêts dans tout accord sur le dossier nucléaire, après la signature d'un partenariat stratégique israélo-américain face à Téhéran lors de la visite de Joe Biden en Israël. De qui éloigner encore la possibilité d'une issue positive des négociations, qui entraînerait la levée des sanctions américaines contre l'Iran et permettrait son retour à pleine capacité d'exportation sur le marché du pétrole.

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