Les sanctions américaines contre la compagnie pétrolière serbe NIS prendront effet début octobre

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le

Les sanctions américaines contre la société pétrolière et gazière serbe NIS, en partie contrôlée par le géant russe Gazprom, prendront effet le 1er octobre, a annoncé le président serbe jeudi soir depuis New York.

45% des parts détenues par Gazprom

Acteur principal sur le marché serbe du pétrole et du gaz, NIS gère la seule raffinerie dans le pays, à Pancevo, près de Belgrade, qui approvisionne environ 80% du marché serbe. Gazprom en détient environ 45% des parts.

Elle est visée depuis janvier par les sanctions américaines contre le secteur énergétique russe, mais a bénéficié de plusieurs reports consécutifs depuis.

"Les Américains ont étendu la non-imposition des sanctions pour seulement quatre jours de plus. Donc, à partir du 1er octobre, nous aurons des sanctions", a déclaré Aleksandar Vucic à des médias serbes qui le suivaient dans son déplacement aux États-Unis.

NIS emploie environ 13 500 personnes et gère plus de 400 stations-services, la plupart en Serbie et environ 80 en Bosnie, en Bulgarie et en Roumanie, pour un chiffre d'affaires d'environ 3,3 milliards d'euros en 2024.

La mise en œuvre des sanctions risque de porter un coup à l'économie serbe, prévient Goran Radosavljevic, secrétaire général du Comité national du pétrole de Serbie et professeur d'économie.

« Des difficultés dans l'approvisionnement en dérivés pétroliers »

"Il pourrait y avoir des difficultés dans l'approvisionnement en dérivés pétroliers, étant donné que NIS fournit plus de 80 % du marché de gros", explique-t-il à l'AFP, or "les dérivés pétroliers affectent directement les prix du transport, et le transport affecte les prix de tous les autres biens et services".

Les sanctions, introduites sous la présidence de Joe Biden, visent à réduire les profits du commerce du pétrole et du gaz russe après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, dont Belgrade est restée proche depuis 2022.

La Serbie est notamment très dépendante du gaz russe, également fourni par NIS. Le contrat gazier qui lie les deux pays, signé au printemps 2022, a été prolongé jusqu'à fin septembre, et des négociations sont en cours pour un nouvel accord.

Selon les dernières données disponibles sur sa gouvernance, NIS est détenue à 45% par Gazprom Neft. Les 11% que détenait la maison mère, Gazprom, ont été transférés en septembre à une entreprise basée à Saint-Pétersbourg et baptisée Intelligence. L'État serbe en détient près de 30%, et les actions restantes appartiennent à des actionnaires minoritaires.

Ajouter un commentaire