Les sanctions américaines contre la société pétrolière serbe NIS en vigueur le 1er octobre

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les sanctions américaines contre la société pétrolière et gazière serbe NIS, en partie contrôlée par le géant russe Gazprom, prendront effet le 1er octobre, a annoncé le président serbe jeudi soir.

Acteur principal sur le marché serbe du pétrole et du gaz, NIS gère la seule raffinerie du pays, qui approvisionne environ 80% du marché serbe.

L'entreprise est visée depuis janvier par les sanctions américaines contre le secteur énergétique russe, mais a bénéficié de plusieurs reports consécutifs depuis. Le dernier devait expirer vendredi.

"Les Américains ont étendu la non-imposition des sanctions pour seulement quatre jours de plus. Donc, à partir du 1er octobre, nous aurons des sanctions", a déclaré Aleksandar Vucic.

Dans le cadre des ces sanctions, toute entreprise américaine ou ayant un lien avec les États-Unis a interdiction de commercer avec les personnes ou les entreprises inscrites sur la liste des entités sous sanctions. Cela signifie par exemple qu'au matin de l'imposition des sanctions, dans les stations essences NIS, il sera impossible de payer avec les cartes internationales Master ou Visa.

"L'entreprise rencontrerait des problèmes simplement pour effectuer des opérations de paiement", explique à l'AFP Goran Radosavljevic, le secrétaire général du Comité national du pétrole de Serbie et professeur d'économie.

NIS, emploie environ 13.500 personnes et gère plus de 400 stations-services, la plupart en Serbie et environ 80 en Bosnie, en Bulgarie et en Roumanie. Elle a assuré vendredi dans un communiqué qu'elle avait "des stocks suffisants de pétrole brut pour son raffinage, ainsi que des quantités adéquates de dérivés pétroliers pour approvisionner le marché".

La mise en oeuvre des sanctions risque néanmoins de porter un coup à l'économie serbe, prévient Goran Radosavljevic.

"Il pourrait y avoir des difficultés dans l'approvisionnement en dérivés pétroliers, étant donné que NIS fournit plus de 80 % du marché de gros", explique-t-il à l'AFP. Or, "les dérivés pétroliers affectent directement les prix du transport et le transport affecte les prix de tous les autres biens et services".

Les sanctions, introduites sous la présidence de Joe Biden, visent à réduire les profits du commerce du pétrole et du gaz russe après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, dont Belgrade est restée proche depuis 2022.

La Serbie est notamment très dépendante du gaz russe, également fourni par NIS. Le contrat gazier qui lie les deux pays, signé au printemps 2022, a été prolongé jusqu'à fin septembre. Des négociations sont en cours pour un nouvel accord.

Selon les dernières données disponibles sur sa gouvernance, NIS est détenue à 45% par Gazprom Neft. Les 11% que détenait Gazprom, la maison mère de Gazprom Neft, ont été transférés en septembre à une entreprise basée à Saint-Pétersbourg et baptisée Intelligence. L'Etat serbe en détient près de 30% et les actions restantes appartiennent à des actionnaires minoritaires.

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