Les subventions aux énergies fossiles, « définition de la folie » selon les termes de l'émissaire américain John Kerry

  • AFP
  • parue le

Les milliers de milliards de dollars de subventions aux énergies fossiles sont "la définition même de la folie", a déclaré vendredi l'émissaire américain John Kerry à la conférence sur le climat de Glasgow.

Des milliers de milliards de dollars de ces subventions "ont été dépensés lors des cinq ou six dernières années. C'est la définition même de la folie", a-t-il lancé devant toutes les délégations réunies lors de la dernière journée officielle de la COP26.

Ces propos interviennent alors que le dernier projet de déclaration finale de cette COP sur la table appelle les Etats à limiter les financements "inefficaces" des énergies fossiles et non plus à accélérer vers la sortie de tous les financements, comme dans la précédente version.

"Nous sommes le premier producteur de pétrole et de gaz au monde. Nous participons à ces subventions", a noté John Kerry. "Ces subventions doivent s'arrêter".

De manière plus générale, il a souligné que le risque lié au réchauffement de la planète est "existentiel".

"Pour beaucoup d'entre vous, ce n'est pas existentiel dans l'avenir, c'est existentiel maintenant. Des gens meurent aujourd'hui", a-t-il ajouté alors que les pays en développement dénoncent les montants insuffisants destinés à les aider à faire face aux impacts du changement climatique.

Commentaires

Renzo Bee

C'est une posture de riche et une imposture de producteur de pétrole.
C'est juste inacceptable de sa part.
Il n'avait qu'à vendre le pétrole et les produits raffinés sur la base de 5 $ le barril aux Latino Americains et aux Africains, cela aurait permis l'accès à l'énergie pour tous sans subventions.
Cela n'aurait pas pu être possible ?
Il fallait alors donner de l'argent à ces populations pour qu'elles puissent payer l'énergie nécessaire au développement.
Rappelons à ces "Démocrates" que la subvention des énergies est la forme la plus puissante de l'inclusion.
Qu'il fasse reset dans sa tête avant de donner des leçons débiles.

Vlady

@Renzo Bee : une énergie bon marché => très mauvaise idée , l ' "effet rebond" , vous connaissez ? Quand quelque chose est gratuit , ou bon marché , on GASPILLE , donc on pollue plus !! C ' est comme ça , c ' est dans la nature humaine !! Mieux vaut aider les petits revenus d ' une autre façon . Un exemple : l ' Allemagne a baissé les prix du KWH électrique , conséquence : la consommation a augmenté , les Allemands ont rehaussé leur thermostat de chauffage .

Renzo Bee

Cela fait plus de vingt ans que je travaille en Amerique Latine et en Afrique. Les salaires "minimum " mensuels quand ils existent évoluent entre 200 et 300$ en Amerique latine et entre 100 et 200$ par mois en Afrique. Vous croyez que c'est facile de payer 0,15€ lekwh, et plus de 1$ le kg de gaz de cuisson, sans subvention ?.
Le Salvador a réussi sa focalisation de la subvention gaz en bouteilleauprès des ménages consommant moins de 200kwh par an, le Maroc et la Tunisie non, le Brésil non plus.
Ces populations attendent une aide nationale, sous forme de subvention sur l'énergie, le sucre, la farine l'huile etc... c'est culturel et ça ne sert à rien de dire que c'est mal.

Vlady

@Renzo Bee : aider les démunis , c ' est normal , c ' est nécessaire , mais pas de façon directe en diminuant les prix de l ' énergie , car c ' est donner un mauvais signal . Il faut déconnecter les deux , jouer sur le psychologique : offrir une aide financière neutre de toute justification , chacun la dépensant en fonction des besoins . Maintenant , il faut mettre le véritable sujet sur la table : pourquoi un si faible pouvoir d ' achat ? Qui est responsable ? Comment y remédier ? Le sujet est vaste !!!

Renzo Bee

Désolé, vous êtes à côté du sujet ! Vous savez ce que c'est gagner 200$ par mois, cuisiner pendant 2h dans la fumée du charbon de bois en rentrant du bureau et ne pas être sûr d'avoir de la lumière pour ses enfants à partir de 19h ???
Et devoir payer 60$ par mois pour de l'énergie. Un peu de subvention vous parait excessif ? Car il est impossible d'augmenter les salaires.
Vous plaisantez j'espère.

Vlady

Les pays chauds , je pense à l ' Afrique , surtout le Maghreb et le Moyen-Orient , possèdent de gigantesques possibilité de production d ' énergie solaire , qu ' attendent-ils ? Que ce soit au niveau collectif qu ' individuel . En Inde , il existe du matériel pour cuisiner avec l ' aide du soleil : une parabole capte les rayons et les concentre sur le matériel à chauffer ; en Afrique , on déboise les forêts -- en oubliant de replanter -- pour produire du charbon de bois destiné à la cuisson , est-ce raisonnable ?
L ' Iran dispose d ' un territoire largement suffisant que pour y installer du solaire , mais il préfère investir dans le nucléaire , est-ce raisonnable !! On peut multiplier les exemples ........

Vlady

Comprenez-vous le français ? Quand j ' écris : "aider les démunis" et "offrir une aide financière " , c ' est pourtant clair => ça veut dire quoi , si ce n ' est une AIDE FINANCIÈRE ?????

BEE

Restez lucide dans vos expressions, en l'absence de maitrise parfaite du sujet.
En Afrique Sub Saharienne, le salaire minimum mensuel MOYEN en 2019 était de 62 358 FCFA soit 95€, env 118$.
Le Gabon est à 152$, et le Niger et Mali à 60$. le SMIG, pour ceux qui ont un emploi. Du fait de l'informel généralisé, certains ne touchent même pas le SMIG.
La moyenne des salaires est de 108$ per mois (Banque Mondiale : https://data.worldbank.org/indicator/NY.ADJ.NNTY.PC.CD),
c'est 42$ pour la RDC, 39$ pour la Sierra Leone, 16$ pour le Burundi.... vérifiez sur le site de la banque mondiale.
En l'absence du salaire médian, on peut considérer que 50% des gens gagnent sensiblement moins que le salaire moyen.
Ce qui est conforté par le PIB/habitant : 600$/habitant pour Madagascar.
Dans ce contexte qui sont selon vous les "gens démunis" ? Je dirais que c'est presque 80% de la population, à qui il faudrait une aide financière.
Si vous voulez conserver la forêt qui capte le CO2, maintient la biodiversité, capte la pluie etc...il faut les aider à arrêter immédiatement la cuisson extrêmement polluante au bois/charbon de bois, en passant au gaz en bouteille, seule énergie à haute intensité énergétique et peu chère, l'idéal étant l'électricité, mais les capacités existantes ne permettent pas d'absorber les pics importants d'une cuisson électrique. En cas d'électricité d'origine renouvelable, il faudrait des batteries monstrueuses pour passer le pic de cuisson de 19h-20h (sous les tropiques, le soleil se couche à 18h et l'énergie photovoltaique faiblit dès 17h30. Raisonnement à minima, il faudrait ajouter les besoins en électricité pour les autres usages ménagers.
Cuire à l'élecctricité implique avoir une capacité non intermittente installée de près de 220MW par million d'habitants, sans compter la capacité supplémentaire pour les autres besoins.
Pour mémoire, la Côte d'Ivoire qui avance à marche forcée : 94% de la population est raccordée au réseau électrique et 2/3 des personnes cuisent au gaz en bouteille, et la capacité installée est de 2230MW, soit 85MW par million d'habitant, loin des 220MW nécessaires à la seule cuisson électrique. Ce qui aide à éviter des délestages intempestifs, est justement l'usage du gaz en bouteille pour la cuisson particulièrement efficient (25Kg/an par personne et Zéro polluants émis, tels que PM2.5 et NOx et CO, avec le maintient de la forêt). La côte d'ivoire subventionne le gaz en bouteille à hauteur de 25%, et l'électricité également.

BEE

j'oubliais, le gaz en bouteille peut être soit fossile issu de la séparation du gaz naturel lors de la liquéfaction, soit fabriqué à partir d'élements organiques/agricoles traités dans des digesters et devenant du Biogas (40% CO2 et 60% env CH4).
La technologie de type COOLLPG (voir The Global LPG Partnership et.ou ARGUS.com) permet de transformer le biogas avec son CO2 en molécules de bio propane ou bio butane autre noms du BioGPL.
Les 2 molécules bio sourcées ou fossiles sont exactement les mêmes et sont utilisées dans les mêmes équipements logistiques, industriels ou ménagers sans aucune différence quant au résultat (même efficacité thermique et quasiment aucune émission polluante pour l'air respiré).
Donc investir dans une infrastructure GPL n'est pas une impasse, car il suffit de produire du BioGPL pour continuer à l'utiliser.

Lecteur 30

Ne vous éloignez pas du sujet: les subventions aux énergies fossiles, les milliards de milliards dont parlent les uns et les autres et maintenant John Kerry. Depuis bien longtemps, je demande à ceux qui parlent de ces "subventions", de nous expliquer de quoi il s'agit en pratique et quelle est la réalité des montants, variables mais toujours faramineux, qu'ils évoquent. Je n'ai toujours reçu que des réponses évasives, vagues, invoquant tantôt l'aide qui serait apportée aux producteurs d'énergies fossiles, tantôt les subventions organisées par certains gouvernements de pays en développement afin de rendre le prix de certains carburants automobiles aussi bas que possible. Ce ne sont là que des bribes de réalité. Les aides à la production ? On peut le croire pour le charbon dans certains des pays producteurs, nombre de pays occidentaux l'ont fait dans le passé (et l'Allemagne encore) pour faciliter des fermetures de mines ... Des subventions sur les carburants ? On pense à quelques pays précis: Indonésie, Egypte, Nigeria ... et quelques pays d'Afrique de l'ouest et d'Amérique du sud, et sans doute quelques autres. Mais il faudrait lancer des études sérieuses pour en évaluer les montants, qui ne seraient sans doute pas des milliers de milliards .... Pour le reste, et pour le pétrole par exemple, que j'ai un peu connu directement, je ne vois guère de subventions ... Je vois au contraire une matière première qui est sans doute, à côté du tabac mais encore bien plus que le tabac, le plus taxée de toutes et à presque tous les niveaux de sa "chaine de valeur" : on peut dire que dans le cas des pays les mieux dotés en réserves bon marché et les mieux situés sur la carte du monde, le prix FOB du brut exporté contient pour l'essentiel de l'impôt: un peu de prix de revient et beaucoup d'impôt payé par les producteurs et une rente confortable (qui peut s'analyser en impôt) qui tombe dans les recettes publiques de l'Etat producteur. Le raffineur, pour l'essentiel, ne fait guère de profit, et paie un impôt "normal" dans les pays dans lesquels il est installé. Quant au consommateur, le produit final qu'il utilise supporte des impôts indirects généralement assez considérables dans l'ensemble des grand pays consommateurs, à l'exception notable des Etats Unis. Impôts du producteur, rentes fiscales pour le pays producteur, et pré-emptions fiscales considérables chez nombre de grands pays consommateurs ... Cela fait beaucoup d'impôts et pas beaucoup de subventions. Où sont les subventions dont parlent John Kerry, l'AIE et beaucoup d'autres et notamment une armée d'activistes ? Je me trompe peut-être. Je serais très heureux si un lecteur plus averti que moi pouvait nous éclairer sur cette question : relève-t-elle du complotisme ou d'une lecture plus savante que la mienne de la fiscaliyé pétrolière ?

Albatros

John Kerry est aussi crédible que Al Gore comme chantre du climat, c'est dire. C'est un imprécateur ultra-privilégié qui fait une carrière politique par héritage, comme tout bon notable US.
Et certains font des héros de ces zozos. Quelle pitié !

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