L'ex-chancelier Schröder, proche de Poutine, soigné pour burn-out

  • AFP
  • parue le

L'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, critiqué pour ses liens avec le président russe Vladimir Poutine, souffre d'un "burn-out sévère" qui l'a conduit à se faire hospitaliser, a indiqué mardi son avocat à l'AFP.

Appelé à témoigner devant une commission d'enquête à la mi-janvier, l'ancien dirigeant social-démocrate avait annulé. Les parlementaires avaient alors fixé une nouvelle audition le 7 mars, mais il ne pourra "en aucun cas" être présent, selon son avocat Hans-Peter Huber.

M. Schröder, âgé de 80 ans, souffre "d'un profond épuisement" ainsi que "d'un manque massif d'énergie associé, entre autres, à des problèmes de concentration", a précisé son avocat sur la base d'un rapport médical établi à l'intention d'une commission du parlement régional de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (nord).

Cette commission enquête sur la construction du gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne en mer Baltique, en particulier sur l'influence politique et financière éventuelle de la Russie sur le gouvernement de cette région où devait aboutir le pipeline.

Gerhard Schröder, qui a dirigé l'Allemagne de 1998 à 2005, avait noué au début des années 2000 une amitié avec le président russe, qu'il avait qualifié en 2004 de "parfait démocrate".

Il a été très impliqué au sein de la société Nord Stream, gérant les gazoducs controversés entre la Russie et l'Allemagne. Des explosions, dont l'origine reste inexpliquée, se sont produites en en septembre 2022 suivies d'énormes fuites sur les pipeline Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique.

Contrairement à la plupart des anciens dirigeants européens présents, avant le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine fin février 2022, dans les instances dirigeantes d'entreprises russes, M. Schröder avait tardé à démissionner de ses différentes fonctions.

L'ex-dirigeant, mentor de l'actuel chancelier Olaf Scholz, avait fini par quitter le conseil d'administration de la compagnie pétrolière Rosneft et a dit avoir renoncé à entrer à celui du géant gazier Gazprom.

Le prédécesseur d'Angela Merkel, qui n'a jamais explicitement condamné la guerre russe contre l'Ukraine, s'est vu retirer une partie de ses avantages d'ex-chancelier et a été lâché par son entourage, même si son parti a renoncé à l'expulser de ses rangs.

En mai 2023, il avait été vivement critiqué pour avoir participé, avec notamment des membres de l'extrême droite, à une réception à l'ambassade de Russie célébrant la victoire de l'Armée rouge sur l'Allemagne nazie.

Ajouter un commentaire