L'Irak veut importer du gaz naturel du Turkménistan pour ses centrales électriques

  • AFP
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L'Irak a signé vendredi un protocole d'accord avec le Turkménistan pour importer du gaz, crucial pour sa production électrique défaillante, ont annoncé les autorités, précisant que des négociations étaient encore attendues pour acheminer ces importations via l'Iran voisin.

Les centrales électriques irakiennes sont ultra-dépendantes du gaz fourni par l'influent voisin iranien, qui couvre près d'un tiers des besoins énergétiques de l'Irak. Or Téhéran coupe régulièrement son approvisionnement, aggravant un peu plus les délestages électriques qui rythment le quotidien de 43 millions d'Irakiens.

"L'Irak et le Turkménistan ont signé vendredi un protocole d'accord pour fournir du gaz turkmène au pays, dans le cadre du programme du gouvernement visant à diversifier ses sources d'énergie pour garantir un approvisionnement électrique stable et durable", selon un communiqué du ministère de l'Électricité.

Concernant l'acheminement de ces importations, le ministre irakien de l'Electricité, Ziad Fadel, a précisé que "seront utilisés les gazoducs de la République islamique d'Iran qui sont connectés aux gazoducs de transport irakiens, jusqu'aux centrales" en Irak.

L'"accord préliminaire" concerne l'importation d'environ 25 millions de mètres cubes par jour, a indiqué à l'AFP un responsable du ministère de l'Electricité, précisant que cette quantité couvrait "une partie" des besoins du pays. "C'est un protocole d'accord pour élargir les horizons de la coopération", a-t-il souligné, précisant que plus de pourparlers étaient attendus. "Le gaz sera acheminé via les gazoducs iraniens, ce qui nécessitera également des négociations avec les parties iranienne et turkmène".

Le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani, porté au gouvernement par une coalition de partis pro-Iran, répète régulièrement la nécessité pour l'Irak riche en hydrocarbures de diversifier ses sources d'énergie.

À cet effet, les autorités explorent plusieurs pistes: un approvisionnement auprès des pays du Golfe ou encore l'élimination totale d'ici 2030 du torchage de gaz, dans l'objectif d'atteindre l'autosuffisance en exploitant ce gaz issu de la production pétrolière et qui viendra alimenter les centrales.

Le dossier est ultra-sensible pour l'Irak où les fortes chaleurs estivales contribuent à accroître les délestages électriques quotidiens, provoquant parfois des manifestations dans un pays aux infrastructures en déliquescence et miné par la corruption.

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