L'UE veut parachever l'Europe du train à grande vitesse d'ici 2040

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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TGV allemand

Agrandir et améliorer le réseau ferroviaire à grande vitesse, et encourager la production de carburants "durables" pour les avions et les navires : la Commission européenne a dévoilé mercredi deux plans en faveur des transports décarbonés.

Berlin à Copenhague en 4 heures dans le futur

Pour commencer, l'exécutif européen a présenté les grands axes d'un projet visant à parfaire l'Europe du train à grande vitesse, qui permettrait de relier entre elles les capitales européennes d'ici 2040, en complétant les lignes existantes et en créant de nouvelles.

Un passager pourrait ainsi rejoindre Berlin depuis Copenhague en 4 petites heures au lieu de 7 actuellement, ou Sofia depuis Athènes en seulement 6 heures contre 13h40 aujourd'hui. Et de nouvelles liaisons comme Paris-Lisbonne deviendraient possibles.

Pour y parvenir, la Commission prépare plusieurs séries de propositions. Elle veut éliminer les obstacles encore nombreux aux déplacements transfrontaliers, notamment en harmonisant les systèmes de réservation de billets. Elle présentera une mesure en ce sens début 2026.

Favoriser la concurrence 

Elle aimerait aussi favoriser encore plus la concurrence pour faire baisser les prix du train.

Bruxelles compte en outre réunir les États, le secteur ferroviaire et les institutions financières pour planifier les investissements colossaux nécessaires : au moins 345 milliards d'euros d'ici à 2040, et jusqu'à plus de 500 milliards d'ici à 2050.

"Grâce à cet élan central visant à fédérer les efforts de tous les acteurs, l'Europe peut véritablement passer des actuels îlots de lignes à grande vitesse à un réseau transcontinental intégré", s'est réjoui Alberto Mazzola, directeur de la Communauté européenne du rail (CER), le principal lobby du secteur, qui voit dans ce plan "une première étape importante".

Les efforts d'intégration du rail en Europe ne vont pas de soi, comme l'ont montré récemment l'échec de la relance des trains de nuit Paris-Berlin ou les déboires en février du nouveau service Bruxelles-Venise, dont le trajet inaugural s'était arrêté à la frontière italienne.

Doper la production de carburants durables

Parallèlement, Bruxelles a adopté un plan visant à doper la production de carburants durables pour l'aviation et le transport maritime, grâce à la mobilisation de près de 3 milliards d'euros issus de fonds européens, afin d'aider ces secteurs à tenir leurs objectifs de décarbonation.

Il s'agit d'accélérer le passage de la démonstration scientifique à la production industrielle de ces carburants alternatifs, moins émetteurs de CO2 que le kérosène, en particulier les carburants synthétiques (e-fuels), fabriqués à l'aide d'électricité décarbonée.

Cette filière peine à décoller, notamment en raison des énormes investissements requis, évalués à 100 milliards d'euros dans l'UE d'ici 2035. Pour l'ONG spécialisée Transport & Environnement, ce plan doit être mis en œuvre rapidement "si l'Europe veut conserver son avancée technologique dans les carburants synthétiques".

Commentaires

Philippe VESSERON
Bon " Elle aimerait aussi favoriser encore plus la concurrence pour faire baisser les prix du train"...On a vu comment ce dogme a été préjudiciable à EDF... Et comment il a abouti à une hausse des prix !
Gilles
Tout à fait d'accord avec vous, Monsieur Vesseron. La commission de l'UE n'est un modèle dans le genre. Il n'y a voir comment coûte la double structure Bruxelles-Strasbourg.
Olivier DE BOI…
ah, la belle antienne (ou prière répétée et psalmodiée) : " Elle aimerait aussi favoriser encore plus la concurrence pour faire baisser les prix du train." Effectivement, avec le prix de l'énergie et le cas d'EDF, M. VESSERON a vraiment raison selon moi. Je trouve étonnant que cette phrase puisse encore sortir de l'AFP Connaissances des énergies !! La péréquation tarifaire était bien plus efficace en terme de contrôle de l'évolution des prix/service, en proposant une réponse aux besoins de tous au moindre coût, et non une politique de l'offre (système capitaliste qui spécule principalement, et recherche essentiellement de la clientèle captive).
Goldorak
On ne peux pas généraliser non plus, à l'époque de France télécom, l'ouverture à la concurrence a été une réussite
Olivier DE BOI…
je crois que c'est les zones " blanches ", sans fibres optiques ni réception correcte des fameuses 4G ou 5G ..., qui vous permettent de qualifier de réussite cette privatisation. Je crois que les communications avant la concurrence étaient peu chères. Toutefois la téléphonie mobile a entrainé une indéniable performance, sauf dans les zones blanches malheureusement. A qui la faute ? Aux opérateurs qui ne s'occupent que du gain à court terme ? Je suis intéressé par votre avis. Et j'ajoute un autre point : je pense qu'il faut demander aux centaines de personnes qui se sont suicidée au sein de Orange, ex France Télécom, si c'est une réussite la concurrence. Selon moi, le service public est un bien commun, au moindre coût collectif.
Freudon Saké
Comment produire le contraire de ce qui est annoncé.
Le TGV est une dette non rentable, le pendulaire sur voies normales, qui peut monter à 300 en ligne droite, est la solution.
Réserver des billets de train pour l'Europe, est une chose qui fonctionne très bien, standardiser le processus, c'est offrir le marché à Microsoft et aux hackers !
Par ailleurs, l'instantanéité, c'est internet, que ceux qui sont pressés fassent des visioconférences, sinon, il faut prendre le temps de vivre et de voyager.
Le prix de l'électricité est en frein puissant, brûler les déchets des grandes villes pour rouler avec un Mwh à 15 euros, le co2 produira des Efuels en gazéifiant du charbon européen, pour avoir de l'hydrogène et en exploitant le gaz de houille pour disposer du carburant le moins cher pour les trains de fret et les péniches..
Planter des haies le long des voies et de l'herbe véloce aux pieds des rails, afin de produire de la biomasse carburant et de protéger les voies des canicules, tout en constituant une source de revenus et des aspirateurs à co2.
Pour le fret, construire des trains hybrides gaz/électricité, avec de grosses capacités de recharge aux freinages.
Il doit y avoir une gestion grande ligne par grande ligne, avec un actionnariat de base détenu par les territoires desservis.
Stop aux monstres étatiques soviétiques de type EDF et à la gestion par le haut, des Carlos Goshn diplômés des 'grandes écoles' à produire des armées de clones en mode slim by Shein.
Albatros
L'UE a, me semble-t-il, déjà largement entamé le processus de "parachèvement de l'Europe" avec le suicide industriel et agricole presque achevé. Et encore merci à nos eurocrates, de Delors (l'inventeur du principe de subsidiarité à l'envers) à Timmermans/von der Leyen (le Green Deal au service des USA et de la Russie), en passant par Breton, le commissaire à l'échec et Séjourné, le commissaire au néant.

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