- Connaissance des Énergies avec AFP
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Les chemins de fer ukrainiens ont acquis 55 locomotives auprès d'Alstom dans un contrat de quelque 470 millions d'euros financé notamment par la Berd et la Banque mondiale, ont annoncé lundi le président de la République Emmanuel Macron et l'industriel.
Une « manifestation concrète de notre partenariat »
"Il ne s'agit ni d'une prolongation ni d'une modification" du contrat annoncé en mai 2021, il s'agit d'un nouveau contrat", a précisé Le constructeur ferroviaire français à l'AFP.
Le contrat annoncé lundi permet en effet à l'industriel de sauver une partie de la commande de 130 locomotives de fret pour 880 millions d'euros qui avait été initialement annoncée en mai 2021, passée sous forme de protocole d'accord le 8 février 2022, mais jamais définitivement sous forme de contrat, et qui n'a "jamais été exécutée" in fine, a-t-on appris auprès de l'industriel.
L'Ukraine a été envahie par la Russie le 24 février 2022.
Ces locomotives "sont une autre manifestation concrète de notre partenariat économique et stratégique dans la durée", en soutien à la résistance ukrainienne contre l'offensive russe, a affirmé M. Macron pendant une visite en France de son homologue Volodymyr Zelensky.
Des locomotives fabriquées sur le site de Belfort
Selon Alstom, les machines concernées sont des Traxx Hauler, locomotives électriques dédiées au fret, qui fonctionnent sur deux types de tension et sont conçues pour résister à des conditions climatiques extrêmes. Leur livraison interviendra à partir de 2027.
"Le contrat sera financé principalement par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (300 millions d'euros) et la Banque mondiale (190 millions de dollars, soit environ 170 millions d'euros)", a précisé le groupe ferroviaire dans un communiqué.
L'accord intergouvernemental initial entre l'Ukraine et la France, signé le 13 mai 2021, prévoyait la fourniture au total de 130 locomotives électriques, avec la garantie à l'époque du Trésor français.
"Les locomotives seront conçues et fabriquées sur le site d'Alstom à Belfort, en France", selon la société, qui a souligné que "le montant du contrat [comprenait] également la formation des conducteurs de train, du personnel de maintenance et certaines livraisons de pièces".
Les infrastructures énergétiques et ferroviaires ciblées par Moscou
Le PDG des chemins de fer ukrainiens, Oleksandre Pertsovsky, a de son côté salué "une étape importante de l'étape critique du remplacement de la flotte de trains obsolètes, dont l'âge moyen est de 46 ans".
Moscou a intensifié ses frappes sur le réseau électrique ukrainien ces dernières semaines ainsi que sur les infrastructures ferroviaires. Début octobre, M. Pertsovsky avait relevé "40 attaques majeures" sur son réseau depuis août.
Lundi, le Premier ministre polonais a dénoncé un "acte de sabotage sans précédent", après la découverte de rails endommagés par une explosion sur une voie ferroviaire menant vers l'Ukraine, dont la Pologne est un allié ferme.