Mexique: face à la pénurie d'essence, le président mexicain exhorte la population à rester calme

  • AFP
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Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a exhorté mercredi les Mexicains à ne pas céder à la panique devant la pénurie d'essence causée par son offensive contre les vols de carburant par des groupes criminels.

Les pénuries ont été provoquées par la décision du gouvernement de fermer temporairement les oléoducs de la compagnie pétrolière d'Etat Pemex, a-t-il expliqué, pour empêcher les siphonnages par des groupes criminels qui ont coûté la bagatelle de 3 milliards de dollars en 2017 à l'État mexicain. Ces pénuries ont valu de nombreuses critiques au président, qui avait fait campagne en promettant une essence moins chère.

Durant sa conférence de presse quotidienne, Lopez Obrador - qui a pris ses fonctions début décembre - a demandé aux Mexicains de ne pas aggraver la situation en paniquant. "Nous allons résister à la pression. Je demande aux gens de nous aider. De quelle manière? En agissant de façon calme et prudente, sans paniquer, sans écouter les informations alarmistes et biaisées" a-t-il insisté. "Il y a assez d'essence dans le pays ... Nous sommes en train de ramener l'approvisionnement à la normale" a ajouté celui que l'on surnomme AMLO.

Plus de 10 000 siphonnages ont été enregistrés en 2017 sur les canalisations de Pemex contre seulement 186 en 2012, selon des chiffres officiels. Des gangs criminels pratiquent ces prélèvements illégaux et les revendent ensuite au marché noir, notamment dans l'État de Puebla (centre), épicentre du phénomène connu sous le nom de "Huachicol".

Selon les autorités, les criminels bénéficient de complicités au sein de l'entreprise nationale. M. Lopez Obrador a confirmé mardi que l'ancien chef de la sécurité de Pemex faisait l'objet d'une enquête pour vol de carburant. Le gouvernement a ordonné à Pemex de transporter provisoirement l'essence par camions, ce qui ralentit les livraisons. L'armée a par ailleurs été déployée pour escorter l'acheminement du carburant et protéger certaines installations.

Les États du centre du pays, comme Guanajuato, Queretaro et Hidalgo, ainsi que celui de Jalisco (ouest) figurent parmi les plus touchés par ces pénuries, mais les autorités indiquent qu'il s'agit de la conséquence de la panique davantage que du manque d'approvisionnement.

Faute de carburant, certaines stations-service ont dû fermer ou limiter à 10 litres la quantité pouvant être achetée par les automobilistes. Dans la capitale, de longues files d'attentes sont également visibles depuis mardi devant plusieurs d'entre elles.

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