Nord Stream 2 : Berlin salue un recul américain sur les sanctions

  • AFP
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L'Allemagne a salué mercredi comme une "étape constructive" un possible recul de l'administration américaine sur certaines sanctions menaçant des entités impliquées dans la construction du gazoduc Nord Stream 2, qui divise Berlin et Washington.

"Il y a eu une dérogation présidentielle pour Nord Stream 2 AG et son PDG, qui est un citoyen allemand", a indiqué le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas lors d'une conférence de presse. "Nous pensons qu'il s'agit d'une étape constructive, dont nous serons heureux de discuter plus avant avec nos partenaires à Washington", a-t-il déclaré.

Washington n'a pas confirmé renoncer à imposer des sanctions contre ces entités. Selon le site américain d'information Axios, le département d'Etat américain demandera dans un rapport à exempter de sanctions la société Nord Stream 2 AG, entreprise chargée de ce projet de gazoduc entre la Russie et l'Allemagne, et son directeur Matthias Warnig.

"Nous comprenons que les décisions qui ont été prises à Washington tiennent compte de la relation extraordinairement bonne qui a été construite avec l'administration (du président américain Joe) Biden", a commenté le ministre allemand. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a également salué ce possible infléchissement américain : "C'est mieux que de lire des annonces de nouvelles sanctions, ce serait certainement positif".

Selon M. Maas, le département d'Etat continuera de demander des sanctions contre d'autres entités mineures et navires russes impliqués dans la pose du gazoduc. Les discussions vont se poursuivre avec Washington, a indiqué le ministre, sur "des points particulièrement problématiques du projet".

Il estime que l'assouplissement de la position américaine montrerait que "l'Allemagne est un partenaire important pour les Etats-Unis, sur lequel on compte dans le futur", après la période de tensions bilatérales sous la présidence de Donald Trump. Ce geste contraste avec les propos fermes encore tenus en mars par le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. Il avait réaffirmé l'opposition des Etats-Unis au gazoduc qualifié de "mauvais projet - pour l'Allemagne, pour l'Ukraine et pour nos alliés et partenaires d'Europe centrale et orientale".

Les Etats-Unis ont adopté une loi prévoyant de sanctionner les entreprises qui participent aux travaux du gazoduc sous-marin, long d'environ 1 200 kilomètres et achevé à 95%.

Le chantier a repris en février dans les eaux danoises. Dans les eaux allemandes, deux tronçons d'une quinzaine de kilomètres restent à poser et un permis, contesté par des associations écologistes, a été confirmé en début de semaine par l'administration fédérale. En avril, le nouveau secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, avait réservé à l'Allemagne l'un de ses premiers déplacements en Europe, assurant que le renforcement des relations avec Berlin était "une priorité absolue" de l'administration Biden et que le projet de gazoduc ne devait pas ternir les rapports entre les deux pays.

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