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L'Allemagne travaille avec les États-Unis pour "atténuer" les effets négatifs liés au gazoduc controversé Nord Stream 2 avec la Russie, a déclaré mardi le secrétaire d'État américain Antony Blinken, sous le feu des critiques d'élus américains pour avoir renoncé à des sanctions décisives contre ce projet.
Le gouvernement de Joe Biden a décidé fin mai de ne pas sanctionner les acteurs principaux de Nord Stream, reliant la Russie à l'Allemagne. Moscou a salué cette décision avant son sommet entre le président américain et son homologue russe Vladimir Poutine prévu le 16 juin à Genève.
Antony Blinken, critiqué par des sénateurs républicains mais aussi de son propre camp démocrate lors d'une audition parlementaire, a estimé que le nouveau gouvernement américain avait hérité d'un gazoduc quasiment terminé - un "fait accompli" impossible à stopper.
"Le pire résultat possible, de notre point de vue, aurait été une construction du gazoduc terminée, la relation avec l'Allemagne empoisonnée, et aucune incitation pour l'Allemagne à travailler avec nous pour atténuer les graves conséquences négatives" de ce projet, a-t-il dit. "Les Allemands discutent maintenant avec nous, nous dialoguons activement avec eux", a-t-il assuré.
L'Ukraine redoutait particulièrement la construction de Nord Stream 2, qui permet à la Russie d'éviter son territoire, privant Kiev de retombées économiques liées aux droits de transit.
Le secrétaire d'État a expliqué qu'une des options évoquées avec les alliés européens des États-Unis était de garantir à l'Ukraine le maintien de droits de transit pendant "de nombreuses années". Il a ajouté que Berlin discutait avec Washington d'éventuelles mesures susceptibles d'être déclenchées automatiquement si Moscou utilisait le gaz comme moyen de pression sur Kiev.
"Nous demandons à nos alliés et partenaires à s'engager a priori à prendre des mesures", a-t-il expliqué, pour éviter les réactions désordonnées "si la Russie fait quelque chose de mal". Antony Blinken a aussi laissé entendre que, malgré la construction du gazoduc, Washington envisageait des mesures visant à compliquer sa mise en fonction. "Même une fois qu'il est terminé, pour fonctionner il a besoin d'une assurance, il a besoin de plusieurs permis, et nous regardons cela de près", a-t-il dit.