La filière nucléaire française se dit peu exposée à la Russie

  • AFP
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La filière nucléaire française n'est pas particulièrement dépendante de matériaux stratégiques venant de Russie et le volume d'activité avec ce pays n'est "pas conséquent", a indiqué vendredi à l'AFP sa représentante.

"Les industriels de la filière sont touchés comme les autres industriels du fait de la volatilité des tarifs par exemple des matières premières, des transports...", a indiqué Cécile Arbouille, déléguée générale du Groupement des industriels français de l'industrie nucléaire (GIFEN). "Mais contrairement à d'autres filières, on n'est pas dépendants de produits spécifiques qui viendraient de la Russie, en tout cas pas à court terme", a-t-elle indiqué.

Cela distingue le nucléaire d'autres secteurs comme par exemple l'aéronautique, qui a besoin de titane dont la Russie est une grosse productrice.

Les industriels du nucléaire - activité qui échappe pour l'instant aux sanctions européennes - ont des volumes d'activité "pas conséquents" avec ce pays selon Mme Arbouille. "Ça ne peut pas mettre en péril la filière ni même des acteurs particuliers", en cas d'extension des sanctions, juge-t-elle. Certaines entreprises françaises fournissent des équipements au géant russe Rosatom pour ses projets de construction dans certains pays tiers. "Mais ce n'est pas significatif", selon la responsable.

En France, le GIFEN demande par ailleurs l'aide des pouvoirs publics pour répondre à un "défi d'attractivité", alors que le secteur a désormais la tâche de construire de nouveaux réacteurs nucléaires.

Le président Emmanuel Macron a annoncé la construction de six nouveaux EPR, avec une option pour huit supplémentaires. L'autre finaliste de la présidentielle, Marine Le Pen, veut également lancer des chantiers.

"Réindustrialiser la France, ça veut dire plus de gens qui travaillent dans le secteur industriel, donc ça veut dire qu'il faut attirer des jeunes, des gens en reconversion, qui cherchent du boulot, etc. Et on ne pourra pas le faire tout seul", estime Mme Arbouille. "On aura besoin de l'aide certainement de l'État".

Elle prône une revalorisation de l'enseignement technique ou encore que les filles soient encouragées à aller vers les métiers industriels : "il faut que les pouvoirs publics se saisissent de ce sujet, c'est un sujet de société".

Commentaires

Adri211

Question supplémentaire est il vrai qu’une partie du raffinage uranium est réalisé en Russie ainsi que l’envoi et stockage d’une partie de nos déchets , aussi ?

Francois Marfaing

Tous les besoins en uranium, environ 9.000 T /an, de la France sont importés. Sans connaitre la répartition exacte (secret défense !) on peut considérer que la plus grande partie vient du Kazakhstan, premier exportateur mondial, via une société Katco détenu à 51 % par Orano et le reste par la société russe Kazatoprom.

Codron

L'uranium compte pour moins de 10% dans le prix du KWh nucléaire et la france a plusieurs années de stock

Hélène P

Lorsqu'un pays ne dispose pas de ses propres réserves, il ne saurait être indépendant. C'est un truisme !
Les autres pays peuvent très bien décider de ne plus vendre l'uranium pour assurer leur propre indépendance, ou le vendre à un prix exorbitant aux pays dépendants.
Même si la France disposait de réserve sur son sol, le nucléaire n'en aurait que pour qq décennies puisque les réserves sont finies. Cette énergie appartient au passé, pas à l'avenir comme les sources d'énergie qui sont infinies à l'échelle de vie humaine.
Bon sang, ce n'est rien d'autre que du bon sens, mais qui fait cruellement défaut aux dinosaures défenseurs de l'atome aveuglés par ce dernier qu'ils placent sur un piédestal car il a contribué à la grandeur du pays.
Il faut savoir tourner la page.

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