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Face à la hausse des cours de l'électricité, le gouvernement a annoncé mercredi qu'il ne relèverait pas le volume de la production nucléaire d'EDF vendue à bas prix à ses concurrents, mais a dit travailler à d'autres solutions.
"Un relèvement du plafond de l'Arenh n'est pas une solution possible", a déclaré au Sénat la secrétaire d'État à la Biodiversité Bérangère Abba, en réponse à une question de Patrick Chauvet (UC).
Ce mécanisme (pour "accès régulé à l'électricité nucléaire historique") permet aux fournisseurs alternatifs d'acheter de l'électricité nucléaire à un prix fixe et plutôt modeste, surtout en comparaison des prix sur le marché de gros, qui s'envolent actuellement. Mais le volume ainsi vendu est plafonné à un maximum de 100 térawattheures (TWh), que le gouvernement peut toutefois relever à 150 TWh pour être sûr de satisfaire une demande plus large.
Une possibilité néanmoins rejetée par Mme Abba: "une décision unilatérale présenterait des risques juridiques qui sont trop importants à court terme et qui rendraient cette décision inopérante", a-t-elle fait valoir. Le gouvernement n'a pas précisé sa pensée mais un tel relèvement risquerait de peser sur EDF, peu enclin à devoir brader son électricité à ses concurrents, tandis qu'une augmentation du tarif versé à l'électricien nécessiterait le feu vert de la Commission européenne, qui veille à la concurrence.
Le relèvement du plafond avait été réclamé par les industriels français grands consommateurs d'électricité et plus récemment par l'association de consommateurs UFC-Que choisir, qui craint sinon une "explosion" des prix de l'électricité début 2022.
L'UFC avait demandé lundi au gouvernement de "relever sans délai le plafond de l'Arenh à 150 TWh, pour faire primer le pouvoir d'achat des consommateurs sur les intérêts mercantiles d'EDF". "Nous étudions des solutions complémentaires pour limiter, tout en restant dans le cadre légal, cette hausse des prix de l'électricité", a ajouté Mme Abba.
Le régulateur du secteur de l'énergie, la CRE, doit proposer une augmentation des tarifs régulés de l'électricité au 1er février prochain.