Nucléaire: Paris demande à Londres de l'aider à combler le déficit des projets de réacteurs anglais d'EDF (Financial Times)

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Paris demande l'appui de Londres pour l'aider à combler le déficit des projets de construction de réacteurs nucléaires menés par EDF en Grande-Bretagne, rapporte jeudi le quotidien Financial Times en citant le ministère français de l'Économie.

Le quotidien affirme dans son édition de jeudi que "le gouvernement français fait pression sur le Royaume-Uni pour qu'il l'aide à combler un déficit de plusieurs milliards d'euros dans le budget des projets nucléaires construits en Grande-Bretagne par l'opérateur électrique français EDF".

Interrogé par l'AFP, le ministère français de l'Économie, également chargé de l'Énergie, a évoqué la recherche d'une "solution globale" avec le gouvernement britannique sur les questions de financement des deux paires d'EPR en construction sur les sites de Hinkley Point C et de Sizewell C.

Le ministère a indiqué à l'AFP que des "discussions" étaient en cours "sur différentes options", ajoutant aussi que Paris avait "bien conscience que Londres avait des contraintes budgétaires et qu'il fallait les prendre en compte".

"Nous sommes déterminés à trouver une solution globale pour voir aboutir ces projets", a ajouté le ministère français, deux jours après l'annonce, mardi par EDF, de nouveaux dérapages de calendrier et de coûts dans son projet de deux EPR à la centrale Hinkley Point.

EDF a indiqué mardi que la mise en service du premier réacteur était repoussée à 2029 dans le meilleur des cas, soit avec quatre ans de retard sur la date initiale de 2025, voire même 2030 ou 2031 selon les scénarios. La prolongation du chantier ferait enfler la facture de 31 à 34 milliards de livres en valeur 2015, contre 18 milliards de livres au démarrage du projet en 2016.

Des surcoûts que le groupe nationalisé EDF supporte seul à ce stade faute de contribution de son partenaire chinois CGN, qui n'y est d'ailleurs pas contraint contractuellement.

De son côté, Londres a fait savoir qu'il n'interviendrait pas dans le financement de ce projet qui "relève de la compétence d'EDF et de ses actionnaires".

"Le gouvernement britannique ne joue aucun rôle dans le financement ou l'exploitation de Hinkley Point C", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère britannique de la Sécurité énergétique.

Il en va autrement du projet de Sizewell C pour lequel Londres a annoncé le déblocage de 1,3 milliard de livres supplémentaires portant l'enveloppe du financement britannique à 2,5 milliards de livres dans ce projet.

Contacté, EDF n'a pas souhaité réagir.

Commentaires

Henri Viguié

Pouvez-vous s'il vous plaît à l'avenir indiquer les chiffres en euros.
Merci d'avance.

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