Plan de privatisations: Rome cède 2,8% du capital du géant pétrolier Eni

  • AFP
  • parue le

Le ministère italien de l'Economie a annoncé mercredi son intention de céder sur les marchés une part de 2,8% du capital du géant des hydrocarbures Eni, dans le cadre de son plan de privatisations.

Le ministère a constitué un livre d'ordres dans une procédure accélérée, via un syndicat bancaire, afin de placer des actions Eni "auprès d'investisseurs qualifiés en Italie et d'investisseurs institutionnels étrangers".

Le Trésor public italien détient une part directe de 4,8% dans Eni, à laquelle s'ajoutent les 28,5% de la Caisse des dépôts italienne (CDP).

Les actions sont proposées à un prix variant de 14,85 euros à 15,11 euros, permettant à l'Etat d'encaisser entre 1,36 et 1,38 milliard d'euros, a rapporté l'agence d'informations financières Radiocor, citant des sources de marché.

Le titre Eni a clôturé mercredi à la Bourse de Milan en baisse de 0,42%, à 15,11 euros, portant la capitalisation du groupe à 49,6 milliards d'euros.

Au premier trimestre, Eni avait vu son bénéfice net chuter de 49%, à 1,21 milliard d'euros, dans le sillage de la baisse des cours du gaz.

Cette cession annoncée de 2,8% du capital du groupe s'inscrit dans le cadre du plan du gouvernement de Giorgia Meloni visant à lever 20 milliards d'euros d'ici 2026, afin de juguler une dette publique dont le ratio par rapport au produit intérieur brut (PIB) est le deuxième plus élevé de la zone euro derrière la Grèce.

Première étape de ce plan, Rome avait placé en mars sur les marchés, pour un montant de 650 millions d'euros, une nouvelle part de 12,5% du capital de la banque Monte dei Paschi di Siena (MPS), dont il avait déjà cédé 25% en novembre.

Le gouvernement compte aussi céder une nouvelle part dans le groupe postal public Poste Italiane, pour un montant pouvant atteindre environ 4,4 milliards d'euros, avait annoncé en mars le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti.

L'Etat italien avait déjà privatisé partiellement Poste Italiane en octobre 2015, en vendant sur le marché quelque 35% de son capital pour près de 3,4 milliards d'euros.

Outre Poste Italiane, très rentable grâce à ses activités d'assurance et de banque, l'Etat compte se défaire d'une portion de ses parts dans la compagnie des chemins de fer Ferrovie dello Stato.

Une autre privatisation en cours due aux exigences de Bruxelles, l'entrée de Lufthansa au capital de la compagnie aérienne publique ITA Airways, née des cendres d'Alitalia, est cependant toujours bloquée, en raison de craintes pour la concurrence.

bh/er

Ajouter un commentaire