Projet pétrolier de nouveaux forages en Gironde: Roland Lescure y est favorable

  • AFP
  • parue le

Le ministre délégué à l'Energie Roland Lescure s'est dit favorable dimanche au projet de huit nouveaux forages pétroliers en Gironde qui mécontente riverains et ONG, alors que l'exploitation du pétrole doit s'arrêter progressivement en France d'ici 2040.

Interrogé pour savoir s'il y est "favorable", le ministre a répondu: "Oui, et pour une simple et bonne raison: c'est qu'on l'a voté", a-t-il dit sur France 3 dans l'émission Dimanche en politique. "Je suis pour" le feu vert de l'Etat à ce forage, a-t-il ajouté plus tard.

Il a rappelé qu'avait été votée en 2017 une loi prévoyant "la fin totale de l'extraction de pétrole d'ici 2040 en France", "premier pays" à se doter d'une telle législation.

"Ca veut dire que d'ici 2040, on va continuer à extraire un peu de pétrole en France", mais "pas beaucoup", a estimé le ministre, en ajoutant à propos des employés qui travaillent dans ces industries: "je ne peux pas leur dire, moi, on arrête tout du jour au lendemain".

Selon Roland Lescure, "les lanceurs d'alerte, comme (la militante écologiste) Greta Thunberg, ont été extrêmement utiles", elle en a "réveillé" certains qui en "avaient besoin". Mais "je pense que le temps des lanceurs d'alerte est un peu passé, maintenant on passe à l'action", a dit le ministre. Donc "oui, on sort des hydrocarbures, progressivement".

Le groupe canadien Vermilion Energy, titulaire jusqu'au 1er janvier 2035 d'une concession exploitée depuis les années 1960, à La Teste-de-Buch, à côté d'Arcachon, prévoit d'y forer huit nouveaux puits pour "atteindre des réserves pétrolières jusque-là non exploitées" sur le site de Cazaux, où une cinquantaine de puits sont déjà en activité, avec une production actuellement estimée à 1.500 barils/jour.

Après une enquête publique, la commissaire enquêtrice avait rendu fin 2023 un avis favorable. Le préfet de la Gironde doit désormais prendre un arrêté d'autorisation ou de refus de ces huit nouveaux puits.

ak/ola/clc

Commentaires

ez

Ce n'est même pas une entreprise française qui exploite ces puits. Combien d'employés français sont-ils concernés? Il ne doit y en avoir des centaines non plus et leur trouver un autre emploi est possible.
On pourrait accepter ces forages si et seulement si cela avait du sens dans le cadre de l'autonomie stratégique du pays. Par exemple, les presque 1% de pétrole extraits des sols français dans la consommation totale du pays devrait servir exclusivement à l'armée ou à des services publics. Là c'est un acteur privé étranger qui opère. Et puis ce n'est pas comme si l'opérateur n'avait pas eu le temps de se préparer à fermer les puits puisqu'il connait les termes précis de la concession qui lui est attribuée. Bref, toujours le même chantage à l'emploi qui sert en réalité à faire diversions sur des petits arrangements dans les hautes sphères.

Ajouter un commentaire