Prolonger jusqu'à 60 ans le parc nucléaire français : « inévitable » et « avantageux », selon la Cour des comptes

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Centrale nucléaire de Cruas

Centrale nucléaire de Cruas (©EDF)

Prolonger le parc nucléaire d'EDF jusqu'à 50, voire 60 ans reste une "option avantageuse" et est même plus "compétitif" que de construire de nouveaux réacteurs, malgré l'explosion des coûts de maintenance, selon un rapport de la Cour des comptes publié ce lundi.

Lire le rapport « La maintenance du parc électronucléaire d'EDF en France » de la Cour des comptes (novembre 2025).

Des investissements de maintenance « rentables »

"La maintenance des centrales et la poursuite de leur exploitation jusqu'à 60 ans, voire au-delà, nécessitent de poursuivre la mobilisation par EDF d'importantes ressources financières (...) mais ces investissements paraissent rentables pour l'exploitant" et restent une "option avantageuse" pour le système électrique français, soulignent les magistrats financiers dans un rapport de 120 pages consacré à la maintenance du parc nucléaire de l'entreprise publique.

Sur la période étudiée, 2014-2024, les activités de maintenance sur le parc se sont "intensifiées", avec des "dépenses annuelles afférentes (qui) atteignent désormais un niveau supérieur à 6 milliards d'euros courants, soit une augmentation de 28%" par rapport à 2006-2014, selon la Cour des comptes.

"L'alourdissement des opérations" s'explique par le vieillissement des réacteurs, dont l'âge moyen atteint aujourd'hui 40 ans - leur durée de vie initialement prévue - et le "rehaussement continu du niveau de sûreté" depuis l'accident de Fukushima.

Le coût des nouveaux EPR2 bien plus élevé

Une hausse appelée à se poursuivre : la prolongation du parc, au côté de la construction de six nouveaux réacteurs de type EPR2, est au cœur du chantier de relance de l'atome annoncée en 2022 par le président Emmanuel Macron.

Selon les Sages de la rue Cambon, le coût de prolongation du parc existant, de 40 à 60 ans, estimé à 51 euros par MWh (aux conditions de 2023), apparaît "très compétitif par rapport à la construction de nouvelles capacités de production (...) sous réserve que les prévisions de production soient effectivement atteintes et que les prix de vente de l'électricité ne soient pas dégradés". Par comparaison, le coût de production du programme des six nouveaux réacteurs s'élève à 79,90 euros/MWh (aux conditions 2020), indiquait la Cour en janvier.

La prolongation de réacteurs au-delà de 60 ans semble "inévitable", selon la Cour, sans quoi la production nucléaire sera divisée par deux d'ici 20 ans.

Augmenter la disponibilité des réacteurs

EDF a su répondre à des "crises industrielles majeures", comme la corrosion sous contrainte sur des tuyauteries qui l'avait conduit à arrêter près de la moitié de ses réacteurs en 2022, en pleine crise énergétique. Mais la Cour note aussi "la persistance de difficultés structurelles" dans la gestion des opérations de maintenance, notamment la durée des arrêts qui a eu tendance à s'allonger.

Elle appelle EDF à poursuivre les efforts engagés avec son plan START 2025, lancé en 2019, qui vise à améliorer la disponibilité des réacteurs en optimisant les durées des arrêts programmés.

Redresser la disponibilité des réacteurs, tombée à 74% en 2014-2024 contre 80% lors de la décennie précédente, nécessitera des investissements massifs. Le programme industriel de rénovation et modernisation des centrales ("Grand carénage") prévoit 100,8 milliards d'euros entre 2014 et 2035 (131,9 milliards en intégrant des charges d'exploitation complémentaires). Pour la Cour, "son suivi financier doit être amélioré" pour s'assurer de la "maîtrise des coûts et délais".

Commentaires

Agnès Verdier
C'est sûr que c'est économique d'augmenter d'un claquement de doigt de 50% la durée de vie des centrales, mais là où le bât blesse, c'est sur les questions de sécurité.
Denis Margot
Un claquement de doigt à 100 G€ tout de même, et entre autres choses, pour augmenter la sécurité des réacteurs. Mais vous avez peut-être des informations confidentielles à nous communiquer ?
Rochain Serge
Je pense que cette solution est bien supérieure à celle qui consiste à se lancer dans la construction de nouveaux EPR dont l'expérience nous enseigne que c'est à chaque fois une catastrophe économique avec des résultats renvoyés aux calendes Greques.... S'il nous faut du temps pour nous conduire au 100% renouvelable, utilisons le plus longtemps possible notre parc nucléaire actuel qui nous donnera ce temps.
Studer
Malheureusement si 100 % renouvelable signifie pour vous également 100 % intermittent, c'est une cible utopique. Il faudrait pour cela savoir stocker massivement de l'électricité à des conditions économiquement acceptables, et on en est loin. De plus les problématiques rencontrées par les espagnols (manque d'inertie d'un réseau avec de l'éolien et du PV, réglage de la tension du réseau largement insuffisant avec ces machines) n'ont pas de solutions à court terme.
Rochain Serge
En matiere de 100% la seule utopie est de le croire possible avec du nucléaire. Pour les renouvelables voici une liste d'utopiques ayant atteint le 100% renouvelable ou sur le point d'y parvenir et dont 5, rien qu'en Europe, on déjà réalisé une autre impossibilité de votre dogme, dépasser 40% de renouvelable entre l'éolien et le solaire, ils sont marqués d'un trait continu en face de l'URL les désignant : https://lowcarbonpower.org/fr/region/Paraguay . https://lowcarbonpower.org/fr/region/Norv%C3%A8ge https://lowcarbonpower.org/fr/region/Danemark-------------------> https://lowcarbonpower.org/fr/region/Portugal https://lowcarbonpower.org/fr/region/Espagne--------------------> https://lowcarbonpower.org/fr/region/Uruguay https://lowcarbonpower.org/fr/region/Br%C3%A9sil https://lowcarbonpower.org/fr/region/Autriche https://lowcarbonpower.org/fr/region/Allemagne-----------------> https://lowcarbonpower.org/fr/region/Gr%C3%A8ce----------------> https://lowcarbonpower.org/fr/region/Lituanie------------------> https://lowcarbonpower.org/fr/region/Lettonie https://lowcarbonpower.org/fr/region/Estonie https://lowcarbonpower.org/fr/region/Finlande https://lowcarbonpower.org/fr/region/Roumanie https://lowcarbonpower.org/fr/region/Bhoutan https://lowcarbonpower.org/fr/region/%C3%A9thiopie https://lowcarbonpower.org/fr/region/vietnam https://lowcarbonpower.org/fr/region/Venezuela https://lowcarbonpower.org/fr/region/Chili https://lowcarbonpower.org/fr/region/Argentine https://lowcarbonpower.org/fr/region/%C3%A9quateur https://lowcarbonpower.org/fr/region/Colombie https://lowcarbonpower.org/fr/region/Gabon https://lowcarbonpower.org/fr/region/Mali https://lowcarbonpower.org/fr/region/Namibie https://lowcarbonpower.org/fr/region/Soudan https://lowcarbonpower.org/fr/region/Gabon https://lowcarbonpower.org/fr/region/Angola https://lowcarbonpower.org/fr/region/Cameroun https://lowcarbonpower.org/fr/region/Kenia https://lowcarbonpower.org/fr/region/Mozambique https://lowcarbonpower.org/fr/region/Zambie etc....
Studer
M. Rochain continue de faire deux erreurs majeures : 1- entre renouvelables intermittents (solaire, éolien) et pilotables (hydraulique) 2- entre réseau isolé et réseau interconnecté Les limites physiques à l'intégration d'énergies intermittentes sont de 40 % en moyenne annuelle. L'Australie du Sud et l'Espagne les ont dépassées et on connu plusieurs blackouts avant de faire marche arrière. Un réseau électrique ne connait pas de frontières : s'il est connecté à celui de son voisin, c'est l'ensemble des deux réseaux qu'il faut examiner pour savoir s'il est fiable (stable). Ainsi, le Danemark, petit pays qui dispose d'une majorité d'énergies intermittentes a un réseau stable uniquement parce qu'il est connecté à celui de la Norvège alimenté par 90 % d'électricité hydraulique non intermittente. Aucun pays de la liste que M. Rochain s'obstine à ressortir à chaque fois que des spécialistes le contredisent, n'obéit à ces deux conditions strictes : réseau indépendant + taux de sources intermittentes > 40 % en moyenne. Les experts en électrotechnique (dont M. Rochain ne fait évidemment pas partie) confirmeront mes dires. Les experts internationaux de l'ENTSO-E avaient émis des alertes quant au réseau espagnol juste avant le blackout d'Avril ; le rapport de l'incident sera bientôt disponible et confirmera tout cela une fois encore.
Rochain Serge
Blabla habituel sans jamais la moindre preuve de ne serait-ce que l'importance que peut avoir ce à quoi il fait allusion....Pour le pilotable il refuse les preuves inverses de ce qu'il affirme, pour les réseau le fait d'être interconnecté ne garanti à aucun des reseaux interconnecté d'être à l'abri d'un blackout (la Preuve ? L'Espagne etait bien connecté au Nord à la France et au Sud au Maroc). Quant à la soi disant stabilisation du reseau du Danemark à la Norvege ce n'est pas les quelques importations de l'un vers l'autre (et reciproquement) qui stabiliserai un réseau grace à l'autre.... d'autant plus que lorsque la Norvège est victime de faibles pluviosité elle importe de l'électricité du Danemark pour repondre à son besoin interieur.
Studer
Je vous explique : 1- l'Espagne est effectivement interconnecté à la France ; mais les contraintes environnementales (traversée des Pyrénées) font que la plupart des lignes sont à courant continu, donc n'apportent pas de puissance stabilisante ni d'ailleurs de réactif pour stabiliser la tension. L'Espagne est à peu de choses près une péninsule géographique ET électrique. 2- Les interconnexions entre Danemark et Norvège permettent de compenser les intermittences de l’éolien danois grâce à la flexibilité des barrages norvégiens. Deux interconnexions principales relient la Norvège et le Danemark. Elles sont au cœur du marché nordique de l’électricité. Le gouvernement de Norvège envisage cependant de ne pas renouveler ces interconnexions en 2026, en raison de prix de l’électricité devenus six fois supérieurs à la moyenne européenne due à l'explosion des renouvelables intermittents : détails ici : https://www.observatoiredeleurope.com/la-norvege-envisage-de-couper-ses-liaisons-energetiques-avec-leurope-en-raison-de-la-flambee-des-prix_a52664.html Mais une réduction des échanges avec la Norvège fragiliserait le Danemark, très dépendant de l’importation en cas de faible vent. Voilà voilà.
Rochain Serge
Je vous explique...blabla...blabla. Ca tombe bien que vous m'expliquiez qu'étant à courant continu cela ne permet pas de fournir la masselote de stabilisation dont vous dite que c'est celle de la Norvège qui permet au Danemark de ne pas tomber en blackout par exces d'éolien et solaire, par ce que j'étais justement en train de me demander ce que vous alliez inventer comme nouvelle histoire à dormir debout pour expliquer que les lignes à courant continus entre la Novège et le Danemark, comme d'ailleurs toutes les lignes de grandes puissance sous-marine, pouvait garantir à tous ceux qui s'y trouvait connecter de bénéficier de l'inertie des rotors d'alternateurs pour garantir la frequence de la phase !!!! Vous devriez déposer un brevet .... j'en siuis tout retourné.... vous voudrez bien m'excuser de ne pas lire la deuxième phrase de votre commentaire qui est certainement sortie du même tonneau de sottises.
Rochain Serge
Excusez moi, j'oubliais : https://les-smartgrids.fr/europe-abb-met-en-place-un-cable-geant-entre-le-danemark-et-la-norvege-pour-stimuler-le-renouvelable/
Studer
Rochain, il est question sur ce forum de réseau électrique et de production nucléaire ou renouvelable. Vous y échangez avec des ingénieurs qui ont fait carrière au RTE (réseau de transport d'électricité) ou dans la production d'électricité et qui s'efforcent de vous fournir des explications les plus claires possibles. Et vous répondez avec arrogance et agressivité en brandissant des arguments insensés : mais au fait, quelle expérience concrète avez-vous de ces sujets ? Aucune, cela se saurait... Vos divagations ci-dessus sur le courant continu et les "masselotes de stabilisation" montrent que vous utilisez des termes dont vous ne maîtrisez absolument pas la signification. Ca suffit, allez faire le troll ailleurs, vous empêchez les honnêtes internautes d'avoir des débats sereins et utiles. Et si possible, allez vous faire soigner.
Rochain Serge
Mes divagations montrent surtout que vous racontez n'importe quoi comme une hydroélectricité norvégienne qui stabiliserait un réseau danois (qui n'en n'a pas besoin) à travers un transfert d'électricité en continu ! Et comme vous êtes coincé dans vos contradictions vous tentez de le prendre de haut....mais vous me faites rire mon petit bonhomme avec vos supposées compétences dont vous êtes incapable d'apporter la moindre preuve qu'elles ont un semblant d'existance.!
EutopeUnivsExtrem
Cela ne nous empeche pas de construire quelques réacteurs nucléaires supplémentaires à fission afin de garder la maitrise technique, tout en investissant dans la fusion nucléaire pour demain et en investissant massivement dans les renouvelables.
EuropeUnivsExtrem
Aux états unis, douze réacteurs nucléaires ont reçu l'autorisation de produire de l’électricité durant 80 ans: (Monticello 1, Turkey-Point 3 et 4, Peach-Bottom 2 et 3, Surry 1 et 2 ainsi que North-Anna 1 et 2). + d'autres réacteurs sont en cours d'étude.
Freudon Saké
20 ans, c'est suffisant pour supprimer totalement les radiateurs électriques, le solaire thermique à concentration est arrivé à maturité. L'Europe s'interdit les centrales à charbon, mais pas la gazéification du charbon qui permet la production d'hydrogène, qui associé au co2 permet la production d'Efuel.

Savez-vous que dans ce pays de taupes, la production truffière est passée de 1500 tonnes il y a trente ans, à seulement 30 tonnes aujourd'hui et qu'il existe une trentaine d'espèces d'arbres truffiers...

Savez-vous que les chênes-lièges et les oliviers font d'excellentes barrières contre le feu pouvant protéger les abords des villes.

Tous ces arbres produisent des feuilles et des branchages qui peuvent être transformé en bioéthanol.

Il est indispensable de stopper la folie du tout électrique qui fait exploser les cours des minerais en se contentant de déplacer les sources d'émissions de CO2 sans rien solutionner.

Souhaitons que pour une fois, les taupes aient du nez...

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