"Renforcer" et "financer" les ambitions climatiques avant la COP29, leitmotivs du ministre danois du Climat

  • AFP
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Près de trois mois après l'accord adopté à la COP28 pour tenter de limiter le réchauffement climatique, les pays participant doivent se concentrer sur le renforcement de leur plan de réduction des émissions et sur le financement de la transition, affirme à l'AFP le ministre danois du Climat Dan Jørgensen.

En marge d'une table-ronde organisée par l'Agence internationale de l'énergie pour faire le point après la 28e Conférences des Nations unies sur le changement climatique, en décembre à Dubaï, il a aussi appelé la communauté internationale à aider l'Azerbaïdjan à organiser la COP29 prévue en novembre à Bakou.

"Il faut acter que certains pays ont une obligation de faire plus que d'autres et de les aider. Et se concentrer sur une transition plus juste", a-t-il déclaré à un mois d'une réunion informelle des ministres européens du Climat à Copenhague.

QUESTION: Comment concrétiser les promesses de la COP28?

REPONSE: "Nous avons vraiment fait des progrès à la COP28 et ce n'était pas arrivé depuis la COP21 à Paris. Le fait qu'on se félicite beaucoup aujourd'hui des résultats (de Dubaï, NDLR) montre que personne ne les remet en question. Mais maintenant il faut mettre les paroles à exécution. Le temps de l'implémentation est venu et je me réjouis que ce soit une préoccupation centrale de la présidence sortante et de la présidence azerbaïdjanaise.

L'élément clé ce sont les Contributions déterminées au niveau national (NDC en anglais, NDLR), qui permettent aux pays de définir les émissions de gaz à effet de serre qu'ils vont réduire et comment. Et il nous les faut avant la COP30 au Brésil, donc début 2025. Nous devons nous assurer qu'elles soient assez ambitieuses et concrètes.

Mais nous sommes loin du compte. Il faut que les NDC soient actualisées pour refléter les décisions prises et donc l'ambition d'une +transition hors+ des énergies fossiles.

Il faut aussi plus de partage de connaissances et de collaboration entre les pays. Souvent l'ambition est là. Mais le problème est aussi que nous avons besoin de financements. Et ce sera le point central de la COP29 à Bakou."

Q: Comment mieux financer la transition?

R: "Il faut regarder différemment le financement, aller au-delà des financements nationaux. Nous avons besoin de sources innovantes.

Il faut aussi regarder du côté des banques de développement multilatérales. La Banque mondiale, puisqu'elle sert de modèle, mais aussi les autres.

Elles doivent être capables de mobiliser plus d'argent et s'améliorer pour rendre les investissements moins risqués. Le paradoxe est que nous avons de l'argent prêt à être investi d'un côté et, de l'autre, des besoins de financement. Mais le coût du capital est extrêmement élevé et le risque, dans les pays émergents ou en développement, est plus élevé ou perçu comme plus élevé.

Il faut aussi un environnement plus propice à l'investissement et c'est là que la communauté internationale doit intervenir."

Q: Le contexte de la COP29 en Azerbaïdjan ne va-t-il pas compliquer les choses?

"Toutes les COP sont compliquées. On commence chaque année en se disant +celle-ci va être compliquée+. Je ne néglige pas les défis auxquels nous faisons face. Mais si la volonté politique est là, nous devrions pouvoir nous accorder sur un résultat positif et ambitieux à Bakou. Les décisions prises à Dubaï devraient être un tremplin, les outils sont sur la table.

La présidence azerbaïdjanaise de la COP29 montre qu'elle est ambitieuse. Elle aura besoin d'aide, comme toutes les autres présidences. Mais il revient aussi à la communauté internationale, et surtout aux pays très impliqués dans le processus des COP, d'aider autant que possible."

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