Sanctions sur le gaz russe : gare à un impact « massif » sur l'économie européenne, prévient le président d'Engie

  • AFP
  • parue le

Un embargo sur les importations de gaz russe aurait un impact "massif" sur l'économie européenne et toucherait en particulier l'industrie, a mis en garde jeudi le président du géant français de l'énergie Engie, Jean-Pierre Clamadieu.

"Aujourd'hui ce qu'il faut peser, c'est bien sûr toutes les raisons morales, politiques, qui pousseraient vers de nouvelles sanctions vis-à-vis de la Russie et puis l'impact massif qu'aurait sur l'économie européenne un arrêt des importations de gaz russe", a-t-il dit sur Radio Classique.

"Si les importations de gaz russe cessaient, nous serions probablement capables d'en remplacer à peu près la moitié mais le reste, à très court terme, devrait être réalisé, obtenu, compensé par une réduction des consommations et particulièrement dans les secteurs industriels", a indiqué le président du géant français de l'énergie. "L'impact sur l'économie européenne, pas dans les prochains mois mais lors de l'hiver prochain, serait très significatif", a insisté M. Clamadieu.

L'Union européenne examine un cinquième ensemble de sanctions qui, pour la première fois, comporte des mesures dans le secteur de l'énergie avec un embargo sur les achats de charbon à la Russie. La gaz n'est toutefois à ce stade pas concerné. L'Allemagne en particulier, très dépendante de ses importations venues de Russie, s'y oppose fermement.

L'enjeu est de pouvoir reconstituer les stocks de gaz - remplis à environ 20% actuellement en France - pour l'hiver prochain. "Je pense que d'ici probablement à la semaine prochaine, nous serons de manière durable dans une situation dans laquelle nous préparons le prochain hiver en faisant entrer du gaz dans nos stockages", en fonction de la météo, a précisé M. Clamadieu. "Au mois d'avril nous aurons des arrivées record de bateaux en Europe" transportant du gaz naturel liquéfié (GNL), a-t-il prédit.

Moscou a par ailleurs menacé de couper l'approvisionnement en gaz aux pays "inamicaux" qui refuseraient de payer en roubles. "Pour l'instant nous continuons à mettre des euros sur les comptes de Gazprombank et nous continuons à recevoir du gaz russe, donc c'est un sujet qui est plus technique que ce qu'on a pu penser après les déclarations de tel ou tel", a assuré M. Clamadieu.

 

Commentaires

Christian Méda…

Ce n'est certainement pas aux industriels de réduire leur activité pour réduire leurs consommations de gaz, mais aux usagers du gaz pour leur confort. Le rôle des industriels est de continuer à produire, et payer des salaires.
Les habitants, nous tous, doivent réduire leur confort et s'approcher, par solidarité, du niveau actuel de confort des Ukrainiens. Cela n'affectera pas l'économie en France, au contraire.
Le 24 février, j'ai coupé mon chauffage (PAC), qui consomme de l'électricité produite en marginal par des centrales au gaz.
Difficile au début, on s'organise, bonnet, pull, moins longtemps assis, puis on s'habitue. Depuis une semaine, nous vivons et travaillons par 14°c, nous nous sommes surpris nous-même de notre capacité à nous adapter.
Et quand c'est un peu dur, nous pensons aux Ukrainiens qui n'ont même plus de fenêtres, eux.

Tout ce qui relève du confort ou du superflu doit être arrêté. Nous sommes en guerre ! Et je pense même maintenant que cette situation créée par un fou est une excellent répétition générale de ce qui nous attend pour les décennies à venir. Alors, autant franchir le pas maintenant et nous adapter. Adieu les 20° c.

Thomas

Je n'ai pas franchi le pas comme vous l'avez fait mais je comprends et j'adhère à votre raisonnement. Le conditions conjoncturelles du secteur de l'énergie deviendront tot ou tard structurelles :

. L'europe n'a quasiment pas de fossiles ramené à sa consommation
. Raréfaction des ressources = tôt ou tard problême de prix et d'appro

L'énergie c'est notre mode de vie, c'est notre confort au quotidien depuis des décennies. Il va falloir réinventer tout cela malgré l'arrivée des énergies renouvelables qui permettront d'adoucir et de rendre possible ces changements

Schricke

Fieffé décroissantiste, personne ne vous suivra !
Par manque d'anticipation , tout le monde subira !

Christian Méda…

Merci, et comme la situation "urge" un peu, surtout à Marioupol, j'ajouterai qu'il est mal venu de réfléchir et de temporiser.
Le facteur temps a été négligé dans l'application des sanctions. Le monde libre devrait ne plus compter sur une graduation des sanctions. Le message a été clair mais sans effet sur Poutine, il faut maintenant mettre la Russie à terre économiquement, sinon cela va finir sur le terrain nucléaire.

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