Sûreté nucléaire: l'IRSN salue la désignation proposée pour le patron de la future autorité unique

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Le directeur général de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a salué mardi la désignation de Pierre-Marie Abadie pour préparer puis diriger la future autorité unique de sûreté.

"Je tiens à saluer la rapide désignation de Pierre-Marie Abadie en qualité de préfigurateur de la future Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR). Son rôle sera très utile dans les discussions actuelles", a réagi le patron de l'IRSN, Jean-Christophe Niel, dans un communiqué, après l'annonce de cette proposition de nomination faite lundi par l'Elysée.

L'ASNR doit naître le 1er janvier 2025 de la fusion de l'IRSN, l'expert français de la sûreté nucléaire, avec l'ASN, l'Autorité de sûreté, chargée de décider du sort des centrales.

Cette réforme, décidée en février 2023 à l'Elysée, a fait l'objet d'une bataille parlementaire et d'une vive opposition tant des syndicats que d'experts ou d'associations. Destinée à "fluidifier" les décisions pour la relance du nucléaire, elle a finalement été adoptée au Parlement en avril.

"L'annonce par le président de la République de son intention de nommer (M. Abadie) président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à l'issue du mandat de M. Bernard Doroszczuk puis président de l'ASNR à compter de sa création le 1er janvier 2025 apporte de la visibilité sur la future organisation et la gouvernance de l'ASNR. Cette information était très attendue par les salariés de l'IRSN", ajoute M. Niel mardi.

Familier des questions énergétiques, Pierre-Marie Abadie est depuis dix ans le directeur général de l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra). Il y a notamment porté le projet Cigéo d'enfouissement en profondeur des déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français; ce projet prévu à Bure, dans la Meuse, est actuellement à l'étude à l'ASN.

Si le Parlement confirme cette nomination, M. Abadie prendrait d'abord la tête de l'actuelle ASN, à la fin du mandat du président actuel en novembre, puis de l'ASNR à sa création en 2025. Il serait aussi chargé d'une mission de préfiguration de la future ASNR, qu'il reste à organiser.

L'intersyndicale CGT-CFDT-CFE CGC de l'IRSN, qui réclamait la "nomination rapide" d'un "préfigurateur" suffisamment "neutre", s'est réjouie lundi de cette désignation.

En revanche les opposants au projet Cigéo ont dénoncé mardi un "mauvais jeu de chaises musicales" et "un parfum de conflit d'intérêt", relevant que "le projet Cigéo, dont la demande de création a été déposée (à l'ASN) par l'Andra début 2023, pourrait bien se voir avantagé".

Dans un communiqué, la Coordination Stop Cigéo/Bure "s'insurge contre ces méthodes de gouvernance d'un autre âge, indignes d'une véritable démocratie, et demande un sérieux regard parlementaire sur cette annonce".

Avant l'Andra, Pierre-Marie Abadie, 56 ans, ingénieur général des mines et ancien élève de l'école Polytechnique, avait été de 2008 à 2014 directeur de l'Energie à la direction générale Energie et Climat (DGEC) du ministère de l'Ecologie. Il était à ce titre Commissaire du gouvernement au sein du conseil d'administration de l'Andra et de celui d'EDF.

Auparavant, il avait été conseiller pour les affaires industrielles du ministre de la Défense.

Sa carrière l'a également conduit à la direction du Trésor, à la Direction de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE) de Lorraine, ainsi qu'au service régional de l'Environnement industriel (SREI), chargé du contrôle des installations à risque, dites installations classées pour la protection de l'environnement.

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