- AFP
- parue le
Le spécialiste danois des énergies renouvelables Ørsted, fragilisé par ses difficultés aux Etats-Unis, a annoncé jeudi se serrer la ceinture après avoir dégagé un bénéfice net de 16 millions de couronnes (2,1 millions d'euros) en 2024.
En 2023, déjà plombé par son aventure américaine, le groupe avait subi des pertes de plus de 20 millions de couronnes. "Nous réduisons notre programme d'investissement", a écrit Ørsted. D'ici 2030, les investissements passeront de 270 milliards de couronnes annoncés précédemment à 210 à 230 milliards.
Le géant vert danois avait annoncé fin janvier d'importantes dépréciations (1,6 milliard d'euros) en raison de la hausse des taux d'intérêt et de retards dans un projet d'éolien en mer aux Etats-Unis.
Sur l'ensemble de 2024, les dépréciations se sont élevées à plus de 2 milliards d'euros, à cause aussi de coûts plus élevés, a précisé le groupe qui a également changé de patron le 31 janvier.
"Une partie des dépréciations annoncées en janvier étaient liées aux taux d'intérêt qui ont monté. Le plus inquiétant, ce sont les dépréciations liées aux surcoûts et retards supplémentaires sur un des projets offshore aux États-Unis", a relevé auprès de l'AFP l'analyste Tancrède Fulop de l'institut Morningstar.
L'éolien, coeur de métier du groupe danois, est dans une situation "complexe", reconnaît Ørsted, aggravée par le retour de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis.
"Trump et ses premières décisions, c'est mauvais pour l'industrie offshore puisque tous les projets qui n'ont pas eu leur autorisation sont gelés et en termes de coûts d'approvisionnement, pour qu'une industrie se développe, plus il y a de projets, mieux c'est, les coûts baissent", a noté M. Fulop.
Au cours de l'année, Ørsted a rapporté veiller à une capacité de 31,0 GW dont plus de la moitié (18,2 GW) est exploitée, et le reste soit en construction (7,6 GW), soit attribuée (5,2 GW). Le groupe se prévaut aussi de "pipelines substantiels" de 19 GW d'éolien en mer et 16 GW en éolien terrestre.
Toutefois, "nous continuons à faire face et à gérer les défis de la chaîne d'approvisionnement et de la construction sur nos deux projets de construction offshore aux États-Unis, Revolution Wind et Sunrise Wind", a prévenu le groupe, qui mise beaucoup sur son programme de partenariat et de désinvestissements.
Le produit des transactions en 2024 a représenté 2,9 milliards d'euros et le groupe ambitionne un total compris entre 9,4 et 10,7 milliards à l'horizon 2026.