TotalEnergies met en service la plus grande usine de biogaz de France

  • AFP
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Le groupe TotalEnergies a annoncé la mise en service près de Pau (Pyrénées-Atlantique) de la plus grande usine de biogaz de France, alimentée principalement pour l'instant avec des rebuts de la transformation du maïs.

Dix ans après l'arrêt de l'exploitation commerciale de l'unique gisement de gaz français, Lacq, l'unité BioBéarn, implantée à Mourenx à une dizaine de kilomètres, "injecte du biométhane dans le réseau depuis mercredi", a précisé à l'AFP Olivier Guerrini, directeur biogaz du géant pétrolier et gazier.

Le biogaz est du gaz qui n'est pas d'origine fossile, et émane de la décomposition et du traitement de déchets organiques; il s'agit de la même molécule de méthane que le gaz naturel, qui peut être injecté dans les gazoducs.

Dans un premier temps, la production de biométhane atteindra 69 GWh en 2023 soit l'équivalent de la consommation annuelle de 14 000 habitants, et valorisera 95 000 tonnes de déchets agricoles cette année. A plein régime, il devrait atteindre 160 GWh/an

Le site utilise "pour l'instant essentiellement des déchets de l'industrie agroalimentaire", selon M. Guerrini, qui insiste sur le fait qu'il n'y a "pas de culture énergétique dans les unités de TotalEnergies" : "On récupère des sous-produits de l'industrie du maïs, surtout des cosses broyées, ça arrive en camions, on l'ensile et après on le méthanise. Ces déchets de l'industrie du maïs étaient envoyés très loin, on les récupère au plus près désormais, à moins de 30 km".

Une diversification des intrants, avec des lisiers bovins ou porcins, ou des résidus de l'industrie des plats cuisinés, est prévue et TotalEnergies travaille à des partenariats pour avoir bientôt aussi des biodéchets correspondant aux rebuts de supermarchés et de la restauration collective, d'épluchures et d'autres restes de table dans les immeubles.

Six personnes travaillent au quotidien sur le site, qui pourra générer jusqu'à une trentaine d'emplois indirects, parmi lesquels ceux qui travaillent sur l'injection du gaz ou encore à l'épandage dans les champs des fertilisants issus de la méthanisation, appelés aussi "digestat" et contenant azote, potasse, phosphate ou sodium bénéfiques pour les sols. 89.000 tonnes de ces engrais seront produits cette année.

TotalEnergies, dont c'est "la huitième installation similaire en France", a "40 à 50 projets dont il espère la mise en service l'horizon 2030 en France", selon M. Guerrini. TotalEnergies est en pleine accélération dans le biogaz après le rachat en 2021 de Fonroche Biogaz: le groupe a deux installations aux Etats-Unis dont l'une en construction, une aussi en construction en Inde et 18 en Pologne à la faveur d'un récent rachat.

Commentaires

Rochain Serge

Le biogaz indispensable pour le suivi de charge dans le renouvelable.

Denis Margot

Et avec une empreinte très médiocre, le biogaz est un compagnon idéal pour bloquer les ENRi dans une zone de sous-performance carbone. Les ENRi vont encore se faire ridiculiser par plus fort qu’elles.

Serge Rochain

Le biogaz est carbone neutre, indispensable renouvelable pilotable, ce que n'ont toujpurs pas compris les pilleurs de la planète qui s'obstine à y trouver leur carburant. sans voir le mur se rapprocher.

Raoul de Parisot

La méthanisation de déchets issus de la biomasse produit également du CO2 mais personne n'en parle car d'après la règlementation actuelle, comme il est issu de la biomasse, il ne rentre pas dans l'inventaire national des émissions. Ce CO2 doit être séparé du méthane pour injecter ce dernier dans le réseau gaz. L'opérateur de l'unité de méthanisation produit donc du CO2 (plus quelques tracs d'autres gaz), qu'il pourrait comprimer soit pour le séquestrer (dans l'ancien gisement de gaz de Lacq par exemple) ou le valoriser dans d'autres applications (synthèse de méthanol, serres, production de spiruline…). Avec ces opérations en aval de la méthanisation, celle-ci deviendrait un vrai puits de carbone. De plus les tonnes de CO2 enfouies ou valorisées permettraient d'obtenir de crédits de compensation carbone qui contribueraient à la rentabilité des opérations en aval de la méthanisation.

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