Un prix plafond sur le GNL russe aurait réduit les recettes de Moscou de 60% (étude)

  • AFP
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L'instauration d'un plafond mondial des prix du gaz liquéfié (GNL) aurait réduit les recettes de la Russie de 60%, soit une baisse de 10 milliards d'euros de ses rentrées liées aux exportations de ce gaz, selon une étude du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) publiée jeudi.

"La mise en oeuvre d'un plafond mondial des prix du GNL de 17 euros par mégawattheure (MWh) aurait réduit les recettes de la Russie de 60% en 2023, entraînant une baisse de 10 milliards d'euros de ses recettes totales d'exportation" de ce gaz liquéfié, indique cet organisme basé en Finlande.

Le CREA a calculé que "les pays de l'UE ont payé 8,2 milliards d'euros pour le GNL russe en 2023". Si l'UE avait "seule" imposé un plafonnement, les recettes russes d'exportations de GNL auraient diminué de 29%, "soit une perte de 5 milliards d'euros", précise le CREA dans ses simulations produites à partir de données diverses dont celles de Kpler, Eurostat et UN Comtrade.

"Selon des sources gouvernementales russes", le coût de la production de GNL en Russie varie entre 12 et 22 euros/MWh, selon les sites, rapporte le CREA.

Contrairement au pétrole, aucune sanction internationale n'a été prononcée depuis la guerre en Ukraine sur les ventes de GNL principalement acheminées depuis le méga-champ sibérien de Yamal LNG, détenu à 50,1% par l'exportateur privé de GNL russe Novatek et à 20% par l'énergéticien français TotalEnergies.

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 et la décision de Moscou de couper le robinet de ses gazoducs, l'Europe a diversifié ses approvisionnements en recourant massivement au GNL transporté par des tankers méthaniers depuis les Etats-Unis, mais aussi toujours depuis la Russie.

Ces approvisionnements en GNL russe ont alimenté des débats dans l'UE, poussant la commissaire à l'Energie Kadri Simson à appeler en septembre 2023 les entreprises et pays membres à "réduire ces livraisons russes de GNL, voire les éliminer complètement".

Selon le CREA, en 2023, 13% des importations de GNL de l'UE en volume provenaient de Russie, soit 17,25 milliards de m3, en excluant les transbordements de ce gaz vers les États non membres de l'UE.

"Les importations de GNL russe représentaient 5% de la consommation de gaz de l'UE, ce qui montre que l'Union est relativement peu dépendante de ce gaz", selon le CREA.

Mais l'organisme souligne que "la Russie est cependant très dépendante du marché de l'UE, qui était la destination de la moitié de toutes ses exportations de GNL en 2023".

"Les transporteurs appartenant aux pays du G7+ ou assurés par eux ont transporté 93% (15,5 milliards d'euros) du GNL russe dans le monde", soulignent les auteurs de l'étude.

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