Une autre COP au pays du pétrole? Un obstacle se lève pour la COP29 en Azerbaïdjan

  • AFP
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Bloquée depuis des mois, la désignation du pays devant présider la COP29 dans un an pourrait se résoudre, après l'annonce que l'Arménie soutenait l'Azerbaïdjan, l'un des berceaux historiques du pétrole, et le retrait de la Bulgarie.

Les deux pays du Caucause, dont la dernière guerre remonte à 2020 et qui s'opposent encore régulièrement dans des incidents armés à la frontière, ont fait une déclaration conjointe jeudi dans laquelle ils annoncent, entre autres, que l'Arménie retirait sa candidature à l'organisation de la COP29 et soutenait celle de l'Azerbaïdjan. Leurs deux candidatures se neutralisaient et bloquaient le processus.

Les COP sur le climat sont organisées chaque année dans un bloc de pays différent: pour cette année, l'Asie a désigné les Emirats arabes unis, et l'an prochain sera le tour de l'Europe de l'Est, dont les pays membres doivent s'accorder, selon la procédure de l'ONU.

Or la Russie s'oppose au choix de la Bulgarie, membre de l'Union européenne.

La Bulgarie a finalement fait savoir vendredi qu'elle retirait sa candidature en vue d'accueillir la COP29, "dans un esprit de bonne volonté".

Le pays apporte son "soutien à la candidature de la République d'Azerbaïdjan", indique le ministère de l'Environnement bulgare dans un communiqué.

La décision sur la prochaine conférence doit normalement se prendre à la COP28, qui se termine mardi.

Si l'Azerbaïdjan était désignée, cela signifierait qu'un autre pays pétrolier accueille la COP, puisqu'environ 90% de l'économie du pays dépend du pétrole et du gaz.

Ce qui a immédiatement suscité l'ironie ou l'inquiétude des experts et ONG présents à Dubaï, déjà très critiques de la présidence émiratie cette année.

"La route post-COP28 mènera, semble-t-il, à Bakou, qui est peut-être la première capitale du pétrole il y a des milliers d'années, où Marco Polo a documenté le commerce de pétrole et où les touristes peuvent encore doper leur santé en prenant un bain de pétrole brut", a écrit sur X Richard Black, du centre de réflexion Ember.

Les ONG appellent l'ONU à imposer des "règles strictes sur les conflits d'intérêts pour que les intérêts des énergies fossiles ne puissent pas influer sur les négociations climatiques", a déclaré Romain Ioualalen, de l'ONG Oil Change International.

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