Une querelle bloque l'entité de l'UE pour les achats de pétrole à l'Iran

  • AFP
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L'entité imaginée par l'Union européenne pour continuer à acheter du pétrole à l'Iran malgré les sanctions américaines est prête, mais son lancement est bloqué par un désaccord entre les Etats membres sur le message à adresser à Téhéran, a-t-on appris lundi de sources diplomatiques européennes. L'entité sera enregistrée en France et aura une direction allemande, selon ces mêmes sources.

Ses premières fonds seront fournis par la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, les trois pays de l'UE signataires de l'accord nucléaire conclu avec Téhéran en 2015. "Il n'est pas encore enregistré, mais nous sommes tout près de sa mise en oeuvre", a déclaré le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas lors d'une réunion à Bruxelles organisée par son homologue belge Didier Reynders.

L'entité est une création intergouvernementale, mais l'objectif est de la faire endosser par l'Union européenne dans le cadre d'un texte de conclusions sur l'Iran. Dans ce texte, les 28 saluent le respect par l'Iran des engagements souscrits dans le traité sur le nucléaire conclu en 2015 et signé par les trois pays de l'UE, la Chine, la Russie et les Etats-Unis, qui l'ont ensuite dénoncé.

Mais les Européens s'inquiètent du programme de missiles à longue portée développé par l'Iran ainsi que de ses activités dans la région, notamment dans les conflits en Syrie et au Yémen. Ils dénoncent également les attentats contre l'opposition iranienne en Europe.

Le message adressé à Téhéran est assez ferme, mais il suscite des réserves, a-t-on indiqué de sources diplomatiques. L'Italie et l'Espagne bloquaient lundi son adoption et leur opposition pourrait renvoyer toutes les décisions au prochain conseil des ministres de l'UE, le 12 février, sauf si la France, l'Allemagne et le Royaume Uni décident de retirer l'entité des conclusions et de l'annoncer à part.

L'entité, un véhicule spécial (Special Purpose Vehicule) gèrera l'argent versé pour les achats de pétrole et permettra de régler les achats iraniens dans l'UE, sur le modèle d'une chambre de compensation. Les biens vendus par l'UE ne doivent pas entrer dans le champ des sanctions américaines.

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