Coronavirus : le fournisseur d'énergie britannique Centrica supprime 5 000 emplois

  • AFP
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Le fournisseur de gaz et d'électricité britannique Centrica, numéro un du secteur avec sa marque British Gas, a annoncé jeudi la suppression de 5 000 emplois en raison de l'impact de la crise du coronavirus sur ses activités.

Ces suppressions auront lieu en majorité au second semestre et porteront pour moitié sur des postes d'encadrement, explique le groupe dans un communiqué. Ces pertes d'emplois portent sur environ un cinquième des effectifs de Centrica qui compte 26 000 salariés au total.

Les réductions d'effectif "doivent nous permettre d'enrayer notre déclin, de nous concentrer sur nos clients et de créer une entreprise durable", explique Chris O'Shea, directeur général du groupe, en poste depuis trois mois. "Nous avons appris à travers la crise (sanitaire, ndlr) que nous pouvons être agiles, répondre aux conditions les plus difficiles et mettre nos clients au coeur de nos décisions", a-t-il complété.

Le syndicat GMB a quant à lui promis de lutter contre ce plan social. "Un plafonnement (des prix de l'énergie) et des décisions trop timides, trop tardives ont plombé une marque autrefois fière", souligne Justin Bowden, porte-parole du syndicat. "Supprimer des milliers d'emplois supplémentaires n'est pas la réponse", selon lui.

Le secteur de la distribution d'énergie est bousculé par la crise sanitaire qui renforce la gestion des contrats en ligne et réduit le nombre de personnes travaillant sur le terrain.

Déjà en mai, le fournisseur d'énergie Ovo avait annoncé la suppression de 2 600 emplois, une décision liée à la pandémie et à l'intégration des activités pour les particuliers de son concurrent SSE, récemment rachetées.

Le marché britannique de l'énergie est dominé par six grands groupes, qui luttent pour conserver leurs parts de marché face à une myriade de jeunes acteurs.

En tête figure British Gas (19% des parts de marché de la distribution d'électricité) devant SSE (12%), l'allemand E.On (12%), le français EDF Energy (11%), Scottish Power (qui appartient à l'espagnol Iberdrola, 9%) et Npower (7%), selon les chiffres portant sur le quatrième trimestre 2019 publiés par le régulateur britannique de l'énergie Ofgem.

Centrica était quant à lui déjà en difficultés financières avant la pandémie et avait lancé de lourdes restructurations ces dernières années face à la perte de clients et une concurrence effrénée sur le marché de l'énergie pour les particuliers sur le marché britannique. Il avait dévoilé une perte abyssale de plus de 1 milliard de livres en 2019, plombé en outre par le plafonnement des tarifs et des dépréciations d'actifs

Centrica avoir encore perdu 286 000 clients en 2019 au Royaume-Uni. Début 2018, il avait annoncé un plan de restructuration qui passait par la suppression de 4 000 emplois d'ici à 2020.

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