Bilan gazier de la France en 2022 : le point en 3 infographies

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Chantier de renforcement du réseau gazier en Bretagne.

Chantier de renforcement du réseau gazier en Bretagne. (©GRTgaz)

Le gestionnaire de réseau gazier GRTgaz a présenté ce 10 février son Bilan gaz sur 2022(1), une année « atypique » dans le contexte de crise énergétique.

Une chute de consommation de 9,3% en 2022

En 2022, la consommation brut de gaz en France s'est élevée à 430 TWh, soit une chute de 9,3% par rapport à 2021 dans un contexte de fortes tensions avec l'effondrement des importations de gaz russe en Europe (- 62% entre 2021 et 2022). Cette baisse de la consommation est liée à « un changement de comportement des consommateurs finals (en lien avec une sobriété énergétique et un effet prix) » mais aussi en grande partie au climat doux des derniers mois (+1,58°C en moyenne annuelle par rapport à 2021).

Dans le même temps, la production d'électricité des centrales à gaz en France s'est élevée à 61 TWh en 2022, soit une hausse de 54,4% par rapport à 2021. Cette augmentation est due à la mise en service d'une nouvelle centrale (Landivisiau dans le Finistère en mars 2022) et à une plus grande utilisation du parc de centrales à gaz pour compenser la moindre disponibilité des centrales nucléaires françaises (dont la production a chuté de 23% par rapport à 2021) et « préserver les réserves d’eau des barrages en raison de la faible hydraulicité sur l’année ».

Alors que le gaz naturel a été montré du doigt pour expliquer la flambée des prix de gros de l'électricité en Europe (en tant que centrale marginale dans la logique de « merit order »), le secteur gazier a ainsi « cette année plus que d'habitude servi d'assurance au système électrique », souligne le directeur général de GRTgaz Thierry Trouvé.

Consommation de gaz en France par grands postes en 2022

GNL : 57% des entrées de gaz sur le territoire français

L'effondrement des importations européennes de gaz russe a « conduit à une reconfiguration des flux sur le réseau de transport français », souligne GRTgaz : « les flux se sont inversés aux frontières françaises afin d’assurer la solidarité européenne : 158 TWh de gaz ont transité depuis la France vers la Suisse, l’Italie, la Belgique et l’Allemagne en 2022 (à comparer à 42 TWh en 2021) ».

La France a pu endosser ce rôle grâce au doublement des livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) au niveau de ses terminaux méthaniers(2) (370 TWh d'entrées de GNL en 2022, contre 183 TWh en 2021), qui se sont en partie substituées au gaz russe. Le GNL a ainsi compté pour 57% des entrées de gaz sur le territoire français l'an dernier (contre 34% en 2021).


Évolution des entrées de gaz en France par canalisations ou sous forme de GNL

Rappelons que la France livre directement du gaz à l'Allemagne depuis octobre 2022 (avec une capacité maximale de 100 GWh par jour) grâce aux travaux menés sur l'unique point d'interconnexion gazier entre les deux pays (à Obergailbach en Moselle).

100% de remplissage des capacités de stockage au début de l'hiver

Dans le contexte d'incertitudes touchant les approvisionnements gaziers, le remplissage des capacités de stockage constitue une priorité, aux côtés des appels à la sobriété. La campagne d'injection dans les stockages français a ainsi commencé en 2022 avec un mois d'avance(3) sur les années précédentes.

Un niveau de remplissage de 100% des stocks a été atteint en début d'hiver et des réinjections ont eu lieu en pleine campagne de soutirage en décembre 2022, précise GRTgaz. « Sauf événement climatique extraordinaire », le niveau de stockage à la fin de l'hiver restera ainsi plus élevé que les années précédentes (potentiellement autour de 40%, contre 57% à l'heure actuelle), indique Thierry Trouvé.

Niveau de remplissage des stockages français de gaz

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