Bois énergie : l'Ademe donne son avis sur une « ressource essentielle à la transition énergétique française »

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Bois énergie et chaleur renouvelable

En France, la moitié de l’énergie consommée est utilisée pour produire de la chaleur, rappelle l'Ademe. Et la chaleur renouvelable ne compte encore que pour 27,2% de cette production. (©Pixabay)

Le bois énergie est la première énergie renouvelable consommée en France, notamment en raison de son faible coût. Son utilisation engendre toutefois des impacts sur l’environnement dont l'Ademe « qualifie les contours en faisant des recommandations pour les réduire » dans un avis publié ce 20 novembre (accessible en bas de cet article).

Le bois énergie en France en chiffres

En préambule de son avis, l'Ademe rappelle que le bois énergie compte en France pour « 33% de la consommation d’énergie primaire issue de sources renouvelables(1) et pour 66% de la chaleur renouvelable », largement devant les autres énergies renouvelables.

Environ un tiers du territoire métropolitain est couvert de forêts, ce qui fait de la France le 4e pays européen le plus boisé. Près de 68% des volumes de bois prélevés en France sont utilisés pour produire de l'énergie directement ou indirectement (45% sont prélevés directement pour produire de l'énergie tandis que 37% servent de bois d'œuvre pour la construction dont une partie des résidus est valorisée par la filière bois énergie, 18% sont enfin utilisés dans l'industrie notamment pour la production de papier). 

L'Ademe note également, pour souligner l'importance de la filière bois énergie, que 7 millions de foyers en France, soit un quart des ménages, se chauffent au bois via un appareil domestique individuel : poêle, chaudière, insert, etc.

Les recommandations de l'Ademe pour réduire les impacts négatifs

Malgré ses nombreux atouts (énergie peu chère, contribuant à l'indépendance énergétique avec des emplois non facilement délocalisables, etc.), le bois énergie présente également des impacts négatifs à réduire, en particulier en matière de qualité de l'air : il s'agit en particulier du « principal contributeur (64%) aux émissions annuelles de particules fines (PM2,5), même si ces émissions ont réduit de moitié depuis 1990 »(2).

À ce titre, l'Ademe recommande de :

  • renforcer l’isolation des bâtiments, ce qui permet de réduire la consommation de bois ;
  • accélérer le remplacement des appareils individuels anciens et des foyers ouverts par des appareils performants ;
  • sensibiliser les utilisateurs à l’importance des bonnes pratiques, notamment au niveau des caractéristiques des bois à brûler (taux d’humidité notamment) et de mieux former les professionnels de l’installation ; 
  • soutenir la recherche sur les émissions d’autres polluants et l’innovation sur les performances des appareils.

Par ailleurs, l'Agence appelle, dans les territoires les plus touchés par la pollution atmosphérique liée au chauffage au bois(3), à « éviter d’installer de nouveaux appareils de chauffage au bois bûche, sauf lorsqu’il s’agit de remplacer des appareils anciens et des foyers ouverts par des équipements performants ».

Consulter l'avis de l'Ademe sur le bois énergie (novembre 2023).

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