Après une semaine de négociations, Nicolas Hulot tire un bilan "plutôt positif" des négociations au Bourget. "On est plutôt dans une spirale positive, le champ des possibles est encore là". Le texte remis samedi à Laurent Fabius, contenant le projet d'accord d'une vingtaine de pages (ainsi que deux annexes), "devient lisible" selon lui mais de nombreux points, parmi lesquels la question sensible des financements, restent à trancher.
Nicolas Hulot estime déjà que tant "les cercles des déprimés" que ceux "des optimistes en seront pour leurs frais" à la fin de la Conférence Climat vendredi. Selon lui, il est "trop tard pour que la Conférence de Paris soit un échec" bien que l'accord final reflétera une trajectoire "probablement trop lente" pour atteindre l'objectif des 2°C.
Nicolas Hulot souligne que la révision à la hausse obligatoire des engagements des différents pays (INDC) tous les 5 ans a convaincu un grand nombre de Parties au Bourget mais il reste à trancher la date à partir de laquelle aura lieu la prochaine révision. Celle-ci ne fait actuellement pas consensus, certains prônant notamment 2017, d'autres 2025.
Sur la question des financements post-2020, Nicolas Hulot estime qu'il reste à préciser la part des financements privés et publics et, au sein de la part des financements publics, s'il y aura parité entre l'argent attribué aux actions d'adaptation et à celles d'atténuation. Nicolas Hulot souhaite par ailleurs que soit précisé dans le texte final le fait que "les fameux 100 milliards constitueront non pas un plafond mais un plancher".
Il juge par ailleurs prioritaire que la nécessité de la mise en oeuvre d'un prix carbone soit inscrite dans le texte et indique qu'il faudrait préciser ce qu'induit la notion de "pertes et dommages" dans le texte final.
"Rien n'est joué mais le meilleur est encore possible" résume Nicolas Hulot, concédant que "la perfection à 196 sera difficile". Il tient également à souligner l'ensemble des actions en marge de la COP21 telles que les annonces de villes souhaitant tendre vers un mix électrique 100% renouvelables ou de Tesla qui va rendre publics un certain nombre de ses brevets. Il rappelle enfin l'importance de l'Alliance solaire internationale officialisée au début de la COP, soulignant le potentiel énergétique du solaire et les progrès réalisés en matière de coûts.