- Source : Ifri
La « COP30 » débute le 11 novembre à Belém au Brésil. Cette nouvelle Conférence Climat intervient « à un moment périlleux », juge Paul Watkinson dans une note publiée le 21 octobre par le Centre Énergie et Climat de l'Ifri (accessible en bas de cette page).
COP30 : « pas une énième conférence sur le climat »
Pour Paul Watkinson, qui a une riche expérience dans les négociations climatiques (il était déjà l'un des principaux négociateurs de l'UE lors de la COP15 à Copenhague en 2009 et faisait partie de l'équipe en charge de la COP21 à Paris fin 2015), la COP30 au Brésil n'est « n’est pas une énième conférence sur le climat : c’est une occasion de réaffirmer l’engagement en faveur de l’action multilatérale pour le climat, malgré les vents contraires significatifs ».
Une attente qui apparaît bien ambitieuse dans le contexte actuel, alors que même l'Union européenne « doit restaurer sa crédibilité en matière d’ambition en soumettant une CDN avec l’ambition la plus élevée possible et en ne diluant pas le Pacte vert (Green Deal) européen».
Manque d'ambition des « CDN 3.0 »
Pour rappel, les contributions déterminées au niveau national (CDN) sont des plans nationaux d’action climatique dans lesquels chaque pays présente, dans le cadre de l’Accord de Paris, ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et les moyens d'y parvenir.
Il est prévu que ces CDN soient mises à jour tous les cinq ans avec une ambition croissante, « en tenant compte des capacités de chaque pays »(1).
Or, les CDN déposées en amont de la COP30 (dites « CDN 3.0 » car il s'agit de la 3e série après 2015 et 2020/2021), « suggèrent que l’ambition collective de ces nouveaux objectifs climatiques sera loin d’être compatible avec une trajectoire de 1,5 °C » (avec notamment une annonce décevante de la Chine).
Les stratégies possibles pour la présidence brésilienne
Face à ce constat, la présidence brésilienne a besoin de « dégager un résultat qui mobilise le reste du monde », souligne Paul Watkinson. Il présente, dans sa note, plusieurs stratégies possibles à combiner pour une « approche efficace » :
- s'appuyer sur un leadership politique : un sommet prévu avant l’ouverture de la COP30 les 6 et 7 novembre pourrait être « utilisé pour générer des messages politiques forts et une dynamique auprès des chefs d’État et de gouvernement » ;
- viser une décision de haut niveau qui exhorte toutes les Parties à « revoir et renforcer » leurs objectifs. Mais Paul Watkinson concède que « cela pourrait n’être guère plus que de la rhétorique » ;
- restructurer « l’Agenda de l’Action »(2) autour de thèmes clés, en mettant « l’accent sur la concrétisation des ambitions » avec « un forum de mise en œuvre au cœur de la COP, couplé à un plan de suivi robuste pour assurer la traçabilité des progrès ».



