Gaz renouvelable : un quasi-doublement de la production française en 2021

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Filière française du biométhane en 2021/2022

Centre de tri par méthanisation et compostage de Chagny. (©EDF-Olivier Guerrin/PWP)

Les gestionnaires de réseaux gaziers (GRDF, GRTgaz, Teréga), le syndicat des énergies renouvelables (SER) et le SPEGNN(1) ont publié ce 17 mars la 7e édition du « Panorama du Gaz Renouvelable »(2) en France. 

Les injections de biométhane en France en 2021

Pour rappel, le « biogaz » ou « gaz renouvelable » est produit principalement par méthanisation de déchets organiques fermentescibles (effluents d'élevages, déchets municipaux, etc.). Il est utilisé à des fins de production de chaleur ou d’électricité mais peut également être injecté dans les réseaux gaziers après avoir été purifié(3) et odorisé : il est alors qualifié de « biométhane » (ou de « bioGNV » lorsqu’il sert à alimenter des véhicules comme carburant).

En 2021, 151 nouveaux sites d’injection de biométhane ont été mis en service en France (contre 91 en 2020), portant leur nombre total dans l'hexagone à 365 sites en fin d’année. La production française de gaz renouvelable s'est élevée en 2021 à 4,4 TWh (soit 97% de plus qu'en 2020) et la capacité maximale annuelle d’injection de ce gaz s'élevait à 6,4 TWh à fin 2021 (soit une hausse de 64% par rapport à fin 2020).

Évolution du nombre de sites d'injection de biométhane en France

Le gaz renouvelable « sera la seule énergie renouvelable à atteindre, en avance, les objectifs fixés par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) à horizon 2023 » (objectif annuel de 6 TWh injecté), se félicite la filière. Le SER déplore toutefois le « ralentissement que connaît le développement de nouveaux projets depuis la modification du cadre économique entamé fin 2020 » et appelle à la mise en œuvre rapide de nouvelles mesures pour changer d'échelle : « le raccourcissement des délais d’obtention des autorisations administratives et un allongement de la durée règlementairement autorisée pour mettre en service les installations sont des leviers simples pour libérer le potentiel des gaz renouvelables ».

La filière souligne également les nouvelles voies de production de gaz « renouvelable » qui se développent hors méthanisation : la pyrogazéification a entre autres « atteint un stade de maturité technologique suffisant pour envisager la construction des premières installations industrielles dès 2023 ».

Une plus grande prise en charge des coûts de raccordement par la collectivité

Le contexte géopolitique et le souhait de réduire la dépendance aux importations gazières plaident fortement en faveur du soutien au gaz renouvelable. Pour « faciliter le développement des installations de production de biométhane », un arrêté a été signé le 2 mars par la ministre de la Transition écologique pour « alléger les coûts de raccordement des installations de méthanisation aux réseaux de gaz naturel en renforçant leur prise en charge par la collectivité » (prise en charge qui passe de 40% à 60%).

Un autre décret sur les certificats de production de biogaz, « imposant aux fournisseurs l’incorporation d’un taux minimum de gaz vert dans leur portefeuille, devrait par ailleurs être publié d’ici fin mars », rappelle le SER.

Pour rappel, la loi énergie-climat fixe pour objectif de porter la part du gaz renouvelable dans la consommation française de gaz naturel à 10% à l’horizon 2030 (les acteurs de la filière estiment qu'une part de 20% est atteignable à cet horizon avec des mesures de soutien). En 2021, cette part n'était encore que de 0,92% de la consommation française.

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