
Bien que le rythme de la transition « ait légèrement ralenti par rapport aux prévisions de l’année dernière, la direction reste claire : le monde se dirige vers un mix énergétique décarboné – mais pas assez vite » pour respecter l'objectif des « 2°C », souligne le cabinet norvégien DNV dans son Energy Transition Outlook publié le 8 octobre dernier.
Consulter l'Energy Transition Outlook 2025 (DNV, octobre 2025).
Les énergies fossiles minoritaires au cours des années 2050
Les prévisions de DNV s'étendent cette année jusqu'à 2060 (contre 2050 auparavant). Une échéance à laquelle « les combustibles fossiles auront quasiment disparu du mix électrique mondial », dans un monde où « les ventes de véhicules à moteur à combustion interne seront devenues une rareté ».
Concrètement, le cabinet norvégien estime que les énergies non fossiles (renouvelables et nucléaire) deviendront dominantes dans le mix énergétique global au cours des années 2050. La contribution du solaire et de l'éolien, qui comptent actuellement pour 3% de la consommation mondiale d'énergie primaire, pourrait s'élever à plus d'un tiers du mix mondial en 2060.

Et seulement 4% du mix électrique mondial en 2060
Sans surprise, le rapport de DNV prévoit que la décarbonation reposera sur une électrification bas carbone : la consommation mondiale d'électricité pourrait ainsi plus que doubler d'ici à 2060.

En 2060, seulement près de 4% de l'électricité mondiale pourrait provenir des énergies fossiles, selon les prévisions de DNV, notamment grâce à un « retour du nucléaire » (la filière étant aidée par le développement des SMR) et surtout une très forte croissance de la filière solaire (avec stockage) et de l'éolien terrestre.

Un retard de « 5 ans » pour les États-Unis
DNV souligne par ailleurs l'importance de prendre en considération les dynamiques régionales, contrastées entre économies développées et émergentes, pour « comprendre la transition énergétique mondiale ». L'Afrique subsaharienne est « la seule région où les émissions de CO2 continueront de croître jusqu'en 2060 », prévoit DNV, compte tenu du très faible niveau des émissions actuelles de cette zone au regard du reste du monde.

Aux États-Unis, les revirements de politique et le soutien renouvelé aux combustibles fossiles « retarderont leurs réductions d'émissions d'environ cinq ans », selon Remi Eriksen, président de DNV.
Les États-Unis comptent à eux seuls pour un septième de la consommation mondiale d'énergie primaire et « exercent à ce titre une certaine influence » mais la stratégie de son administration actuelle ne constitue, selon le rapport, qu'un « contretemps pour la transition en Amérique du Nord », avec un impact « marginal » sur la transition énergétique mondiale.