L'éolien voit encore plus haut avec ce prototype

Éolienne aéroportée Wind Fisher

Les essais du prototype d'éolienne aéroportée de Wind Fisher ont été menés sur le site d’essais de Transpolis à Saint-Maurice-de-Rémens. (©Wind Fisher)

En novembre dernier, un prototype d'éolienne de Wind Fisher a réussi un vol d'essai au nord-ouest de Lyon. Une nouvelle étape pour ce que la start-up désigne « l'éolien de haute altitude ».

De quoi s'agit-il ?

Le prototype de Wind Fisher mesure 15 mètres de long : il est constitué d'une aile cylindrique gonflée à l’hélium, baptisée MAG, qui « a décollé seule, évolué en boucle puis regagné le sol automatiquement, entièrement pilotée par les algorithmes mis au point avec les équipes des laboratoires grenoblois ». 

Cette éolienne dite « aéroportée » prend l'allure d'un immense cerf-volant qui va capter les vents plus puissants et plus réguliers en haute altitude, soit « plusieurs centaines de mètres au-dessus des éoliennes classiques ». Elle est reliée au sol par un câble.

La nouvelle éolienne profite de l’effet Magnus, « un phénomène familier aux amateurs de tennis », rappelle Wind Fischer : « Lorsqu’un joueur imprime un lift prononcé à la balle, sa rotation crée une force latérale qui dévie sa trajectoire. Wind Fisher transpose ce principe à grande échelle : son aile cylindrique en rotation génère une force latérale qui la fait se déplacer dans la masse d’air [...] elle transmet alors cette force à un générateur installé au sol, transformant le mouvement en électricité. » 

Wind Fisher

©Wind Fisher

Un facteur de charge attendu de près de 60%

L'aile de Wind Fisher « nécessite très peu de matériaux, ne requiert aucune fondation en béton et peut être déployée en moins d’une journée, y compris dans des zones isolées », soulignent ses concepteurs. L'empreinte au sol est également réduite et l'installation réversible.

Wind Fisher estime qu'en captant les vents d’altitude, son éolienne peut produire « deux fois plus d’électricité qu’une machine terrestre de même puissance et jusqu’à cinq fois plus qu’une installation photovoltaïque », avec un facteur de charge estimé de l'ordre de 60%. En outre, l'éolienne atterrit automatiquement en cas de tempête, réduisant ainsi les risques mécaniques et rendant l’ensemble plus sûr et plus robuste.

L'été dernier, un autre modèle d'éolienne aéroportée de la société néerlandaise Kitepower a été testé en Irlande dans le comté de Mayo. Les éoliennes « volantes » avaient déjà été suscité l'attention médiatique dans le passé avec la start-up Makani, créée en 2006 par des kite-surfers et rachetée en 2013 par Google avant d'être arrêtée en 2020.

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