Les chiffres clés de la filière du bois énergie en France

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Bois énergie en France

Près de 31% du territoire français est recouvert d’espaces forestiers, rappelle la filière du bois énergie. (©Pixabay)

Le bois est de loin la principale source d’énergie renouvelable en France, ont souligné les principaux acteurs de la filière lors d'un point presse le 4 février dernier(1). Rappels de quelques chiffres clés.

36% de la production française d’énergie renouvelable

Avec 16,9 millions d’hectares de forêts, la France métropolitaine est « le 4e pays européen le plus boisé derrière la Suède, la Finlande et l’Espagne ». Près des trois quarts des forêts de l’hexagone appartiennent à des propriétaires privés (16% aux communes et autres collectivités locales, 9% à l’État).

Et « le volume de bois disponible augmente tous les ans » : la filière évalue l’accroissement annuel de la forêt française (hors haies et bosquets) à près de 91 millions de m3, dont « un peu moins de 56% sont prélevés par des professionnels ».

Le bois prélevé serait utilisé pour moitié environ(2) à des fins énergétiques (il est alors qualifié de « bois énergie », en opposition avec le « bois d’œuvre » et le « bois d’industrie »), principalement comme combustible pour produire de la chaleur et de l’électricité après transformation. Précisons que la filière française du bois énergie a en outre fortement recours à des ressources issues du recyclage dans une logique d’économie circulaire : « plus de la moitié du bois énergie provient directement des forêts et des bocages », le complément provenant de la valorisation de produits en bois en fin de vie(3).

Au total, le bois énergie compte au niveau national pour « 36% de la production d’énergie renouvelable, 66% de la production de chaleur renouvelable et un peu plus de 2,5% de la production d’électricité renouvelable »(4) selon la filière française.

Plus besoin de soutien public « avec une taxe carbone de 100-120 €/t »

Malgré ses nombreux atouts - en particulier une « ressource locale » bien répartie sur le territoire -, la filière française du bois énergie est « à l’arrêt » depuis 2016,  notamment « en raison du prix du gaz, très déprécié ces dernières années, entraînant un petit déficit de compétitivité », souligne Mathieu Fleury,  président du Comité interprofessionnel du bois énergie (CIBE)(5).

Les acteurs du bois énergie se disent aujourd'hui « prêts à repartir », d'autant plus que la filière est « très peu consommatrice de deniers publics » : « avec une taxe carbone de 100-120 euros par tonne, on n'aurait même plus besoin de fonds publics », assure Mathieu Fleury.

Outre ses objectifs de développement, la filière reconnaît devoir encore faire des efforts de pédagogie, en particulier sur la réduction de la pollution de l’air liée à la combustion du bois (émission de particules fines). Aymeric de Galembert, président du groupe Seguin et coprésident de la commission chauffage au bois du SER, souligne à ce sujet les performances des appareils modernes de chauffage : « plutôt qu'interdire le chauffage au bois dans certaines vallées ou agglomérations, il faut inciter au renouvellement du parc ».

À l'heure actuelle, le secteur domestique compte à lui seul pour 65% de la consommation française de bois énergie, avec « entre 7,5 et 8 millions de foyers équipés d’un appareil de chauffage au bois énergie » (bûches, granulés, etc.). La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe pour objectif de porter leur nombre à l'horizon 2028 entre 10,2 et 11,3 millions de foyers, et ce « à consommation constante ».

Filière française du bois énergie

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