Qu’appelle-t-on l’énergie « grise » ?

Iceberg sur et sous l'eau

En moyenne, un ménage européen consommerait deux fois plus d’énergie grise que d’énergie « directe » (par exemple pour se chauffer). (©photo)

L'énergie grise représente la quantité totale d'énergie utilisée lors du cycle de vie d'un produit, depuis l'extraction des matières premières jusqu'à sa fabrication, son transport, son installation, son entretien, et enfin son recyclage ou élimination.

Définition

L’énergie grise désigne toute l’énergie « cachée » nécessaire pour réaliser un produit ou un ouvrage puis pour l’éliminer, voire le recycler.

Mesurer l’énergie grise d’une installation doit ainsi permettre d’apprécier son coût énergétique et environnemental sur l’ensemble de son cycle de vie. Il n’existe toutefois pas de définition officielle de cette notion à l’heure actuelle.

Cycle de vie

En théorie, l’énergie grise d’un produit vise à mesurer l’énergie consommée lors des étapes suivantes :

  • la conception du produit en amont ;
  • l’extraction et le transport des matières premières ainsi que leur transformation jusqu’au produit fini ;
  • son conditionnement, sa commercialisation (ex : emballage) et son transport vers le lieu d’implantation ou de vente ;
  • son installation ;
  • son utilisation et son entretien ;
  • sa destruction et son recyclage.

Exemples pour comprendre

Cette notion d’énergie grise est souvent abordée dans le secteur du bâtiment. Les immeubles sont de plus en plus sobres en cours d’exploitation (ex : bâtiments BBC, à énergie positive) mais la mesure de l’énergie grise doit permettre d’avoir une vision plus globale de leur impact énergétique et de comparer des bâtiments sur cette base. Pour construire un bâtiment, il faut extraire et fabriquer des matériaux comme le béton, l'acier, le bois et le verre, ce qui requiert une grande quantité d'énergie. Ensuite, le transport de ces matériaux vers le site de construction et la réalisation des travaux de construction consomment également de l'énergie. Une fois le bâtiment en usage, l'entretien et les rénovations régulières ajoutent à cette consommation. Enfin, à la fin de sa vie, la démolition du bâtiment et le traitement des déchets impliquent encore une consommation énergétique importante.

Prenons maintenant l'exemple d'un panneau photovoltaïque : pour produire un panneau, il faut extraire du silicium, le purifier, et le transformer en cellules photovoltaïques, un processus énergivore. Ensuite, il faut assembler ces cellules en modules, transporter les panneaux finis vers les lieux d'installation, et les installer, ce qui nécessite encore de l'énergie. Pendant leur utilisation, les panneaux solaires produisent de l'électricité sans émission directe, mais pour estimer leur véritable impact environnemental, il est crucial de prendre en compte toute l'énergie dépensée tout au long de leur cycle de vie. En fin de vie, le recyclage des composants des panneaux photovoltaïques demande également de l'énergie, contribuant ainsi à l'énergie grise totale de ces dispositifs.

Mesure

L’énergie grise est généralement exprimée en kWh. Précisons qu’il existe différentes définitions et outils de calcul de l’énergie grise selon les pays. Par exemple, la déconstruction d’un bâtiment n’est par exemple pas comptabilisée dans son calcul en Suisse.

Cette notion, encore jeune, est amenée à être harmonisée. Elle devrait être davantage employée dans le futur pour déterminer la pression exercée par chaque produit ou installation sur les ressources naturelles et sur le climat.

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