Afrique du Sud : le gouvernement dévoile son plan de sauvetage d'Eskom

  • AFP
  • parue le

Le gouvernement en Afrique du sud a dévoilé mardi un plan de sauvetage du géant public de l'électricité Eskom, en très grande difficulté, à la veille de la publication d'un budget intermédiaire.

Le ministre des Entreprises publiques Pravin Gordhan a précisé, lors d'une conférence de presse, qu'à l'issue de ce plan, Eskom sera séparée en trois filiales : une spécialisée dans la production, une deuxième dans les réseaux de transport, et une troisième dans la distribution.

Il a souligné que les réseaux - qui acheminent l'électricité et qui supervisent quelque 45 000 km de lignes à haute tension - seront les premiers à être séparés en une entité autonome, qui sera toujours détenue par Eskom.

Le processus devrait s'achever vers le mois de mars 2020. La restructuration d'Eskom a l'avantage d'être particulièrement transparente, notamment en matière de coût", a affirmé M. Gordhan.

Eskom, qui fournit 95% de l'électricité produite dans le pays, croule sous une dette abyssale de 26 milliards d'euros, malgré plusieurs plans de sauvetage de l'Etat qui a injecté en trois ans 128 milliards de rands (7,8 milliards d'euros).

En juillet, le géant public a annoncé une perte nette record de 20,7 milliards de rands (1,27 milliard d'euros) pour l'exercice clos en mars. Les agences de notation ont prévenu que la dette d'Eskom pourrait entraîner une dégradation de la note de la dette souveraine du pays et compliquer la tâche du président Cyril Ramaphosa, qui s'est engagé à relancer l'économie.

Le ministre sud-africain n'a donné aucun détail sur la restructuration financière d'Eskom, indiquant que le ministre des Finances Tito Mboweni devrait vraisemblablement aborder la dette de l'entreprise en présentant mercredi le budget intermédiaire.

"La fourniture d'électricité doit venir avant la croissance économique (...), pour que ce ne soit en aucun cas un obstacle à la croissance", a poursuivi le ministre. Un nouveau PDG doit être nommé dans les prochaines semaines après la démission en juillet de Phakamani Hadebe, qui a justifié son part par des "exigences incompatibles" avec ses fonctions.

Le nouveau plan gouvernemental va en outre mettre Eskom aux prises avec une plus forte concurrence et la pousser à s'orienter vers les énergies renouvelables. Le groupe va être amené à réduire ses coûts de production électrique dans ses centrales à charbon, qui sont mal conçues, vieilles et mal entretenues et se tourner vers les fournisseurs d'énergies renouvelables.

Les centrales électriques vont être organisées en groupes pour favoriser la concurrence, briser le monopole d'Eskom et offrir des prix compétitifs aux consommateurs.

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